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Haïti : Visite d'exploration du président de la BID dans le Nord du pays





Dans un contexte de crise prolongée, marqué par l’insécurité qui ronge Port-au-Prince, le Gouvernement haïtien accueille, du 7 au 9 mai 2025, dans les départements du Nord et du Nord-Est, le Président de la Banque Interaméricaine de Développement, Ilan Goldfajn, pour une visite axée sur le renforcement du partenariat et la relance des secteurs clés du pays.


Selon un document publié sur le site de communication du Gouvernement haïtien ce mercredi, le Président de la Banque Interaméricaine de Développement (BID), Monsieur Ilan Goldfajn, effectue une visite officielle en Haïti du 7 au 9 mai 2025. À l’initiative du Gouvernement, cette mission se déroule exclusivement dans les départements du Nord et du Nord-Est, des régions relativement plus stables dans un pays miné par l’instabilité généralisée.


Au cours de son séjour, le Président de la BID doit rencontrer le Président du Conseil Présidentiel de la Transition, Fritz Alphonse Jean. Les échanges porteront sur le renforcement de l’appui technique et financier de l’institution dans une conjoncture marquée par des urgences multiples, mais aussi par l'espoir d’un redressement.


Cette visite, selon le communiqué officiel, vise à consolider les engagements de la BID en Haïti, notamment dans des secteurs jugés prioritaires comme l’éducation, la protection sociale, les infrastructures routières, l’eau potable, la gouvernance, la culture et le développement local. Des visites de terrain et des rencontres sectorielles sont prévues afin d’évaluer les projets en cours et d’envisager de nouvelles pistes de coopération.


Mais cette initiative soulève aussi de nombreuses interrogations. Alors que Port-au-Prince est totalement verrouillée par des gangs armés, que les services essentiels sont à l’arrêt et que des milliers de personnes fuient la capitale, pourquoi concentrer une telle visite diplomatique dans le Grand Nord ? Ne serait-ce pas l’occasion pour Haïti de confronter ses partenaires aux réalités les plus sombres du pays, notamment dans la capitale devenue l’épicentre d’une crise humanitaire et sécuritaire sans précédent ?


Plus qu’un geste diplomatique, cette visite n’aurait-elle pas pu servir de levier pour attirer l’attention internationale sur l’urgence à Port-au-Prince et mobiliser une réponse régionale ou multilatérale plus coordonnée ? En dépit des intentions affichées, le choix du lieu soulève des doutes sur la volonté réelle d’exposer les enjeux les plus critiques auxquels le pays est confronté.


Le Gouvernement haïtien affirme, pour sa part, sa détermination à œuvrer dans l’intérêt du peuple et à mobiliser les ressources nécessaires pour répondre aux besoins urgents de la population. Mais ces paroles suffiront-elles face à une crise qui s’étend ? Les chiffres des déplacés internes ne cessent de grimper : plus de 13 000 personnes ont fui Petite-Rivière de l’Artibonite, et plus de 51 000 autres sont aujourd’hui déplacées à Mirebalais et Saut-d’Eau, dans le département du Centre, où les gangs imposent leur loi.


À l’heure où Haïti cherche un souffle nouveau, cette visite diplomatique sera-t-elle un pas vers un véritable changement ou un simple détour loin des réalités les plus brûlantes du pays ?



Wideberlin SENEXANT /HPN

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