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Économie-Bilan économique  en 2025 : entre résilience institutionnelle et fragilité structurelle

  • etrof16
  • il y a 1 minute
  • 3 min de lecture
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Le deuxième mandataire du Conseil présidentiel de transition (CPT), dans le cadre de la présidence tournante, a porté à la tête du pays l’économiste Fritz Alphonse Jean.

Malgré l’annonce tonitruante d’un « budget de guerre », censé également répondre aux aspirations sociales de la population avec 1.3 million de PDI, les résultats sont restés largement en deçà des attentes : la montagne a accouché d’une souris. L’inflation a atteint un niveau record de 44 %, tandis que le déficit commercial s’est établi à 1,3 milliard de dollars. Dans le même temps, les gangs ont tiré un avantage considérable de la situation, engrangeant des recettes estimées entre 60 et 75 millions de dollars sur les routes qu’ils contrôlent. Malheureusement, nul ne parvient à déterminer où ni comment ces fonds ont été écoulés. Retour sur les temps forts de l'économie haïtienne en 2025.


Par Yves Palu Léandre


L’année 2025 s’inscrit dans un contexte particulièrement complexe pour l’économie haïtienne, marquée par une instabilité politique et sécuritaire persistante. Pourtant, les données macro-économiques disponibles révèlent une réalité nuancée : malgré de fortes contraintes, l’État haïtien conserve une capacité minimale de fonctionnement budgétaire et institutionnel.


Le produit intérieur brut d’Haïti est estimé à environ 33,55 milliards de dollars américains en 2025, avec un PIB par habitant projeté à 2 672 USD. Ces chiffres, bien qu’indicatifs et sujets à révision, témoignent d’un niveau d’activité économique qui, sans être dynamique, demeure opérationnel.


Le ratio de la dette publique, évalué à près de 11,8 % du PIB, reste relativement modéré comparé à d’autres économies en crise. Toutefois, cette donnée masque une fragilité profonde : l’économie formelle, tout comme l’économie informelle largement dominante subit de fortes pressions, notamment dans l’agriculture, l’industrie et les services.


Le budget national 2024–2025, arrêté à 323,445 milliards de gourdes, enregistre une augmentation de plus de 20 % par rapport à l’exercice précédent. Cette progression traduit une volonté politique de répondre à des urgences multiples.


Les priorités budgétaires sont clairement identifiées : Éducation nationale : plus de 42 milliards de gourdes, première allocation budgétaire ; Travaux publics : environ 39 milliards de gourdes, traduisant un effort en matière d’infrastructures ; Justice : près de 36 milliards de gourdes, dans un contexte de crise institutionnelle aiguë ; Sécurité et défense : environ 8 milliards de gourdes, avec une hausse spectaculaire de plus de 250 %, reflet direct de la situation sécuritaire ; Planification et coopération externe : plus de 6 milliards de gourdes, en augmentation de 160 %, signalant un repositionnement stratégique vers la coordination de l’aide et des projets de développement.


Réformes et appui international : une fenêtre d’opportunité

En juillet 2025, un projet de réforme des finances publiques, soutenu par la Banque mondiale à hauteur de 60 millions de dollars, a été lancé. Il vise à renforcer la mobilisation des recettes, améliorer la gestion budgétaire et la transparence, moderniser la comptabilité publique et lutter contre la corruption.


Ce soutien constitue un signal positif à l’endroit des partenaires internationaux. S’il est efficacement mis en œuvre, il pourrait contribuer à restaurer la crédibilité de l’État, améliorer la qualité des services publics et ouvrir la voie à de nouveaux financements et investissements structurants.


Malgré ces signaux institutionnels, l’économie haïtienne demeure hautement vulnérable. L’insécurité, les déplacements de population, la faiblesse de l’investissement privé et l’instabilité politique limitent fortement les perspectives de croissance réelle à court terme.


Les chiffres disponibles montrent donc une résilience administrative, mais pas encore une reprise économique durable. Sans amélioration significative du climat sécuritaire et institutionnel, les efforts budgétaires et les réformes risquent de produire des effets limités.


Il convient de rappeler que plusieurs données pour 2025 restent des estimations, susceptibles d’ajustements. De plus, le poids considérable de l’économie informelle complique la lecture exacte de l’activité économique réelle, tandis que le contexte national demeure imprévisible.


Yves Paul LÉANDRE 

 
 
 
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