Une assise nationale peut éviter la catastrophe du 7 février 2026, selon des anciens premiers ministres
- troforteddy
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Dans une déclaration publique, à l’intention du Conseil présidentiel de transition, le Forum des anciens premiers ministres d’Haïti (FAPH) lance un appel pressant à la lucidité et à l’anticipation. Il demande au CPT de convoquer une assise nationale pour éviter au pays de sombrer dans le chaos ou dans une impasse politique majeure, marquée par un vide institutionnel sans autorités dotées d’une légitimité minimale.
Il est de plus en plus évident que le CPT n’arrivera pas, avant la fin de sa mission le 7 février 2026, à organiser le referendum constitutionnel ainsi que les élections pour permettre aux peuples de choisir ses dirigeants, dont un nouveau président. Le risque de voir Haïti basculer dans un vide institutionnel est évident et pour éviter un tel scénario, des anciens premiers ministres interpellent le CPT.
D’abord, il leur rappelle que la situation est déjà assez critique, voire dramatique avec une incertitude déconcertante, un chaos sécuritaire qui dévaste les familles et paralyse les activités, une instabilité politique chronique qui bloque tout progrès, une asphyxie économique et sociale qui plonge la majorité des citoyens dans la précarité ou même dans la ruine totale et une détérioration environnementale aggravant les vulnérabilités du pays.
Et comme si cela ne suffisait pas, Port-au-Prince, la capitale haïtienne est pratiquement isolée depuis environ 15 mois à cause de l’arrêt sine die du transport international direct de passagers ainsi que la fermeture des frontières avec la République dominicaine voisine pendant que de nombreux pays ont suspendu leurs services consulaires.
Pour ne pas compliquer davantage la situation, le FAPM invite le CPT à convoquer en urgence une assise nationale inclusive, rassemblant les forces vives de la Nation.
Parmi les acteurs qui devraient participer à ces assises, le forum identifie les forces politiques représentatives, les églises et confessions religieuses, le secteur des affaires et de la production, le secteur des jeunes et celui des femmes, la société civile organisée dans sa diversité, les structures organisées de la Diaspora et enfin les associations paysannes représentatives.
« Cette rencontre devra déboucher sur l’adoption d’un agenda réaliste des Haïtiens pour Haïti, prenant en compte les résolutions pertinentes de l’Organisation des États Américains (OEA) et les efforts des Nations Unies, mais en plaçant au centre la volonté souveraine du peuple haïtien », lit-on dans un document signé par le président du forum, l’ancien premier ministre Evans Paul.
Nous devons, dit-il, engager un processus rationnel et consensuel pour assurer la gouvernance politique au-delà du 7 février 2026, orienté vers la restauration de la sécurité, l’organisation des élections, la stabilité institutionnelle, la prospérité économique et l’amélioration des conditions de vie du peuple haïtien.
Le forum des anciens premiers ministres invite les haïtiens à assumer pleinement leurs responsabilités, à dépasser les logiques de dépendance et à tirer les leçons des maladresses de certaines décisions internationales dont les nombreuses missions de maintien de la paix, menées depuis plus de trente ans, qui n’ont pas inversé la spirale de la détérioration.
Il faut donner au pays une direction claire et rationnelle, fondée sur des mesures réalistes, sur la cohérence, la cohésion, la convenance et l’efficacité, soutiennent les anciens premiers ministres dans ce document. Ils invitent aussi les acteurs haïtiens au dépassement, à une prise de conscience et de responsabilité nationale.
C’est dans un élan patriotique de mobilisation citoyenne qui arrivera, selon les anciens premiers ministres, à établir un climat de confiance, restaurer la sécurité, stabiliser l’économie et renforcer l’assistance sociale tout en protégeant les plus vulnérables, dans une dynamique de solidarité, de discipline collective et de vision commune.
Il faut déterminer et clarifier sans délai l’après 7 février 2026, prônent les anciens premiers ministres qui soulignent que cette date ne doit être une nouvelle occasion manquée, encore moins une nouvelle étape dans la déchéance et l’anarchie.
DO/HPN