MMSS peu efficace : Marco Rubio plaide pour une intervention militaire de l’OEA en Haïti
- troforteddy
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Ce mardi 20 mai 2025, lors de son premier discours en tant que secrétaire d'État devant la commission des relations étrangères du Sénat, Marco Rubio a reconnu les limites de la mission multinationale dirigée par le Kenya face à la crise sécuritaire en Haïti. Il appelle à une implication plus forte de l’Organisation des États américains (OEA) et évoque une possible intervention militaire similaire à celle de 1965 en République dominicaine.
Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a suggéré mardi que l'Organisation des États américains joue un rôle plus important en Haïti, où il a reconnu que le pays est envahi par des gangs criminels et qu'une mission soutenue par les États-Unis et dirigée par le Kenya peine à rétablir la paix et la stabilité.
« S'il y a une crise régionale qu'une organisation comme celle-ci pourrait intervenir et fournir une force ou un groupe de pays qui, travaillant ensemble, pourraient contribuer à résoudre, ce serait l'OEA », a déclaré Rubio mardi devant la commission des relations étrangères du Sénat à propos de cette entité hémisphérique.
L'OEA, bien qu’étant un forum régional censé traiter des questions de gouvernance, est perçue avec méfiance par de nombreux Haïtiens en raison de son ingérence présumée dans les élections à la demande des États-Unis. Rubio, néanmoins, affirme que l'administration Trump est « prête à jouer un rôle de premier plan » dans une éventuelle intervention, tout en insistant sur la nécessité de l’engagement d’autres pays de la région.
Il a même évoqué une mission militaire inspirée de celle de 1965 en République dominicaine, lorsque l’OEA avait déployé plus de 1 700 soldats pour rétablir l’ordre.
« Nous sommes actuellement confrontés à une catastrophe dans notre propre hémisphère, en Haïti, et nous cherchons à élaborer une stratégie alternative, car celle en place actuellement ne fonctionne pas et Haïti se dirige très rapidement vers une très mauvaise direction », a-t-il affirmé.
Critiqué par les démocrates pour les coupes drastiques dans le budget de l’aide étrangère – jusqu’à 83 % – Rubio a défendu le nouveau budget de 28,5 milliards de dollars. Concernant l’OEA, il reste prudent :
« Je ne dis pas que c'est l'un de ceux que nous allons abandonner. Je ne l'affirme pas pour l'instant. »
Rubio a rencontré récemment à Washington les responsables kenyans impliqués dans la MMSS. Ces derniers ont réclamé davantage d’équipements et de ressources, alors qu’approche l’échéance du 1er juin, date à laquelle les États-Unis doivent décider du versement de 200 millions de dollars pour le maintien de la base à Port-au-Prince jusqu’en mars 2026.
« Nous sommes reconnaissants envers les Kenyans et envers la mission, et nous restons engagés envers elle, car ils ont consenti de grands sacrifices et pris de grands risques. Mais cette mission à elle seule ne résoudra pas ce problème. »
Selon Rubio, l’OEA pourrait mandater ses États membres pour s’impliquer davantage. Il a rappelé que, contrairement à l’ONU, l’OEA n’a pas de mandat permanent de maintien de la paix, mais avait su le faire en 1965.
Aujourd’hui, seuls quelques pays – Jamaïque, Bahamas, Guatemala et Salvador – participent à la mission en Haïti. Aucun pays d’Amérique latine n’a contribué financièrement au fonds de 110 millions de dollars créé par l’ONU.
Rubio souligne que le défi haïtien est unique :
« Cette approche traditionnelle [de maintien de la paix] ne résoudra pas ce défi si particulier. »
« Haïti a été pris en charge par 25 000 à 30 000 membres de gangs criminels qui veulent simplement contrôler le territoire afin de pouvoir détourner des camions, voler et/ou facturer des prix exorbitants pour le carburant afin de se déplacer à travers le pays, kidnapper des gens et faire du trafic d'êtres humains, du trafic de drogue à travers la frontière vers la République dominicaine. »
Le Département d'État collabore désormais avec plusieurs agences fédérales pour freiner l’arrivée illégale d’armes en Haïti.
Alors que les États-Unis cherchent à réduire leurs engagements financiers à l’étranger, Rubio estime que l’OEA a un rôle fondamental à jouer dans cette crise.
« Pourquoi avons-nous une Organisation des États américains si elle est incapable de répondre collectivement à une grave catastrophe dans notre hémisphère ? Nous devons inciter certains de nos membres actuels à se mobiliser. Car on pourrait penser que l’une des raisons d’être de l’OEA est de gérer une crise comme celle que nous traversons en Haïti. »
Ces interventions alors que le pays sombrent. Des zones géographiques prises en otage. Plus dun millions de déplacés déjà. Une crise humanitaire est insupportable.
Wideberlin Sénexant
Avec Miami Herald