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Haïti-Politique : Le Premier Ministre Alix Didier Fils-Aimé sur une chaise éjectable


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La rumeur qui courait depuis plusieurs semaines à la Villa d’Accueil se précise : le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) aurait pris la décision de se séparer du Premier Ministre Alix Didier Fils-Aimé. L'objectif annoncé est la nomination d’un nouveau chef de gouvernement chargé de former une équipe de salut public, une initiative qui attise les tensions entre la Primature et le CPT.

 

L'actuel Premier Ministre, trahi par des alliés qui le soutenaient depuis plus d’un an, découvre une fois de plus l'instabilité de la vie politique. Parmi ceux qui l'ont lâché figure le Conseiller-Président Dr Louis Gérald Gilles, pourtant un de ses protecteurs. Ce revirement s’expliquerait par les pressions politiques croissantes sur le CPT pour qu’il organise enfin des élections.

 

La position de M. Fils-Aimé aurait été fragilisée par des informations faisant état de contacts pris avec des acteurs internationaux notamment Washington dans le l’objectif, supposé, de conserver le pouvoir au-delà du 7 février 2026, date d’expiration du mandat du CPT.

 

Cette manœuvre, perçue comme une tentative de contournement de l'autorité du Conseil, aurait profondément déplu à la majorité de ses membres. Malgré les réserves de certains diplomates sur un changement de gouvernement, les Conseillers-Présidents semblent déterminés à passer à l'acte, espérant peut-être, par ce geste, prolonger leur propre mandat.

 

Un paysage politique en ébullition

Cette instabilité au sommet de l’État survient dans un contexte de montée des pressions politiques. Plusieurs alliances se constituent pour proposer une alternative au CPT dès le 7 février 2026, voire avant.

 

La « Alliance Nationale de Rupture », lancée le mercredi 19 novembre à l’hôtel Karibe Convention Center, dénonce les dérives et l'inefficacité de la transition actuelle. Elle pointe une méfiance généralisée envers le CPT et une aggravation de la pauvreté.

 

Quelques semaines plus tôt, une autre « Alliance-Choc » voyait le jour, emmenée par l'ancien sénateur Jean-Charles Moïse (Pitit Dessalines) et l'ex-Premier ministre Evans Paul (KID). Regroupant environ soixante partis et organisations, elle a signé un « Consensus politique pour le redressement national et la réorientation de la transition ».

 

. Ce document propose une nouvelle transition d'un an, jusqu'au 7 février 2027, et la formation d'un exécutif bicéphale, constatant l'échec du CPT et du gouvernement Fils-Aimé.

Le Premier Ministre, un fusible politique

Dans ce climat électrique, le CPT semble chercher à se protéger en sacrifiant le Premier Ministre. Alors qu'un simple remaniement ministériel était une option, la rumeur selon laquelle M. Fils-Aimé aurait négocié son maintien directement avec Washington aurait changé la donne.

 

Quelle que soit la manœuvre adoptée, la tâche du CPT s'annonce ardue. Son mandat est un échec sur ses trois priorités : la sécurité, l'organisation du référendum et la tenue des élections. La communauté internationale, qui conditionne le déblocage de plus d'un milliard de dollars pour les élections et l'aide humanitaire, attend un agenda clair.

 

Cette approche facilitera notamment l’application de la feuille de route proposée par l'Organisation des États Américains. Cette attente exige une stabilité politique que l'actuelles vacances institutionnelles ne permettent pas, risquant d'aggraver une situation déjà extrêmement précaire.

 

Eddy Trofort

 

 
 
 

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