Haïti-Politique : Le PM Alix Didier Fils-Aimé et le président du CPT, Laurent Saint-Cyr, face à l’épreuve du carcan politique
- Marvens Pierre
- 9 sept.
- 2 min de lecture

Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé et le président du Conseil présidentiel de transition, Laurent Saint-Cyr, apparaissent de plus en plus prisonniers d’un dispositif politique qu’ils n’ont pas totalement façonné. Portés à la tête de l’Exécutif avec la mission de rétablir la sécurité, de relancer la machine économique et d’organiser des élections crédibles, ils se heurtent à une réalité bien plus contraignante que les attentes initiales.
Sur fond de crise multidimensionnelle, la transition fonctionne comme une mécanique lourde, où chaque décision nécessite de longs compromis et d’interminables négociations. Le Premier ministre tente de manœuvrer entre les pressions internes au gouvernement, les exigences d’une communauté internationale impatiente et la voix insistante d’une population lassée des promesses non tenues. De son côté, Laurent Saint-Cyr, à la tête d’un Conseil présidentiel qui peine à parler d’une seule voix, doit composer avec des intérêts divergents qui neutralisent souvent l’efficacité de l’institution.
L’attente est immense. Les Haïtiens espéraient voir poindre des signaux clairs : une amélioration tangible de la sécurité, une relance timide de l’économie, une mise en route du processus électoral. Or, les résultats tardent à venir. La population, confrontée quotidiennement à l’insécurité, à la rareté et à la cherté de la vie, a de moins en moins de patience pour les hésitations politiques.
Les observateurs notent que la transition actuelle risque de sombrer dans la même logique que les précédentes : un système de gouvernance fragmenté, incapable de produire des avancées concrètes et rapides. Le tandem Fils-Aimé -Saint-Cyr, malgré une volonté affichée de coopération, se retrouve piégé dans un carcan où la marge de manœuvre se rétrécit de jour en jour.
Entre promesses et attentes, la transition se joue désormais contre la montre. Si les responsables de l’Exécutif ne parviennent pas à renverser la tendance, le risque est grand de voir se creuser davantage le fossé entre une population désabusée et une classe dirigeante en quête de légitimité.
Yves Paul LÉANDRE



















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