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Haïti : Le renforcement des partis lancé, un pari électoral pour le CPT et le gouvernement


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Sans surprise, le Gouvernement a officiellement lancé, le samedi 1er novembre 2025 au Karibe Convention Center, le programme de renforcement des partis politiques en vue des prochaines élections. Cette cérémonie, qui a réuni plusieurs Conseillers-Présidents, des membres du corps diplomatique, des chefs de partis et de la société civile, vise à permettre à plus d’une centaine de partis et des milliers d’adhérents de bénéficier de formations directes dans plusieurs domaines.

 

Contrairement aux années antérieures, les partis bénéficieront d’un appui technique d'institutions privées dans trois secteurs clés : la gestion managériale, assurée par le Group Croissance ; la communication politique, par DAGMAR S.A ; et la gouvernance et l’éthique, par le Centre pour la Promotion de la Démocratie et l’Éducation participative (CPDEP).

 

Lors de ce lancement, les acteurs politiques ont également découvert une nouvelle plateforme d’enregistrement des partis mise en place par le Groupe support Informatique et statistique (GSIS). Cette initiative témoigne de la volonté des dirigeants de moderniser le système politique haïtien et de renforcer la transparence.

 

Si le renforcement des partis constitue une avancée, l'ombre de l'insécurité plane lourdement sur le processus électoral. La tenue d'un scrutin crédible et inclusif représente un défi de taille dans un pays où les gangs étendent leur emprise, rendant périlleux tout déploiement logistique, la campagne électorale et même le déroulement du vote. La question de la sécurisation des centres d'inscription, des bureaux de vote et du matériel électoral, ainsi que la garantie de libre circulation des électeurs et des candidats, reste une épineuse équation non résolue.

 

Le Conseil Électoral Provisoire (CEP), dirigé par le journaliste senior Jacques Desrosiers, a malgré tout mis à disposition des partis l’avant-projet de décret électoral. Ces derniers ont jusqu’au lundi 10 novembre pour soumettre leurs observations sur ce document, fruit de deux semaines de travail intense.

 

Dans son allocution, le Conseiller-Président Emmanuel Vertilaire a rappelé une réalité criarde : « Depuis 9 ans, il n’y a pas eu d’élections dans le pays. L’organisation des élections à des intervalles réguliers constitue un indicateur clé pour évaluer la démocratie ». Un constat qui souligne l'urgence de la situation.


Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a, pour sa part, réaffirmé l'engagement du gouvernement à accompagner toutes les forces politiques vers un retour à l’ordre constitutionnel. « La démocratie se construit par la formation, la concertation et la responsabilité partagée », a-t-il déclaré. Des séances de formation sont d'ailleurs prévues dans les départements de l'Ouest, du Sud et du Nord dès ce mois de novembre.

 

Un calendrier électoral provisoire est attendu pour la mi-novembre. Cependant, dans une interview récente, le président du CEP, Jacques Desrosiers, a tempéré les attentes en indiquant clairement que les élections ne pourraient pas se tenir avant la fin de l'année. Cet aveu reflète les immenses défis pratiques, la sécurisation du processus étant un préalable incontournable que les autorités peinent encore à garantir.

 

La faisabilité du scrutin reste toutefois hypothéquée par deux obstacles majeurs. Le premier est l'insécurité endémique, qui rend tout processus électoral extrêmement périlleux. Le second réside dans la prolifération de partis politiques, un phénomène qui mine la crédibilité du système.

 

 En effet, nombre de ces formations sont des structures fantômes, sans réelle assise, sans adhérents et souvent réduites à l'administration d'un seul individu, ce qui pose la question de leur légitimité et de leur rôle dans une démocratie naissante.

 

Eddy Trofort

 

 

 
 
 

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