Haïti: Le nouveau chef du BINUH entame des consultations politiques au sommet de l’État

Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en Haïti et nouveau chef du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), Carlos Ruiz Massieu, a entamé ce lundi 4 août 2025, une série de rencontres officielles avec les principales autorités haïtiennes. Objectif : renforcer la coopération entre l’ONU et Haïti à un moment charnière de la transition politique.

La journée a débuté par un entretien avec le ministre des Affaires étrangères, Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste. Selon une communication du ministère, les discussions ont porté sur les défis actuels de la transition, la situation sécuritaire, et les moyens de rétablir les institutions démocratiques. Les deux hommes ont convenu de l’importance d’une coordination renforcée entre le BINUH et la diplomatie haïtienne, notamment dans la perspective des débats au Conseil de sécurité sur la crise haïtienne.

Carlos Ruiz Massieu a ensuite rencontré le Conseil présidentiel de transition (CPT), actuellement dirigé par Fritz Alphonse Jean, en présence de plusieurs conseillers, dont Leslie Voltaire, Joseph Frinel, et le président désigné du Conseil, Louis Gérald Gilles. Il a salué un « échange franc et constructif » sur l’état de la transition politique, les efforts de stabilisation, et les besoins urgents du pays en matière de sécurité.

Cap sur les élections et la sécurité

Le diplomate onusien a également eu un entretien avec le Premier ministre, Didier Derisier. Dans une déclaration diffusée après la rencontre, le chef du BINUH a réaffirmé « le soutien déterminé des Nations Unies à la tenue d’élections crédibles, inclusives et transparentes », et à la réforme des institutions en déliquescence.

Il a également souligné que la réussite de la mission multinationale de soutien à la sécurité (MMSS), dirigée par le Kenya, reste cruciale pour permettre le redéploiement effectif de l’État dans les zones contrôlées par les gangs armés.

Ces consultations interviennent dans un contexte particulièrement tendu. Haïti est confrontée à une insécurité chronique, à l’effondrement de ses institutions, et à une transition politique censée aboutir à des élections générales d’ici février 2026. Le gouvernement et ses partenaires internationaux cherchent à accélérer les réformes avant cette échéance constitutionnelle.

Pour le BINUH, la relance du dialogue politique, le renforcement de l’État de droit et l’appui à la Police nationale d’Haïti (PNH) constituent des priorités immédiates. De son côté, le gouvernement haïtien plaide pour une stratégie d’appui internationale mieux coordonnée et davantage orientée vers les résultats concrets.

Au terme de ces échanges, le ministre haïtien des Affaires étrangères a assuré que le gouvernement reste engagé dans une coopération « ouverte, transparente et constructive » avec l’ONU, tout en appelant à une approche plus pragmatique, adaptée aux urgences du terrain.

Le chef du BINUH devrait poursuivre ses consultations avec d’autres acteurs nationaux et internationaux dans les prochains jours, dans l’objectif de réévaluer le rôle de l’ONU et d’orienter ses actions pour répondre plus efficacement aux attentes du peuple haïtien.

Mederson Alcindor

Haiti Press Network (HPN)