La violence en Haïti affecte gravement le système de santé, provoquant la fermeture de plusieurs hôpitaux et la surcharge des établissements restants. L'hôpital universitaire La Paix, à Delmas 33, est confronté à des consultations saturées, une surcharge de travail et une pénurie de personnel. Les blessés par balles et les victimes de violence ont du mal à se faire soigner.
La fermeture de l'Hôpital Général, sous le contrôle des gangs armés, fragilise encore plus le système de santé. Cet hôpital, doté d'une grande capacité de lits, ne peut rouvrir en raison des affrontements dans ses environs. L'hôpital La Paix se retrouve ainsi à devoir prendre en charge les patients qui se faisaient soigner à l'HUEH. Face à ce débordement, Dr. Renan Armstrong Charlot, médecin spécialiste en chirurgie générale, appelle à la mise en œuvre d'un plan d'urgence sanitaire pour faciliter l'accès des médecins aux hôpitaux, notamment pour prodiguer des soins d’urgence la nuit.
L'hôpital La Paix, en tant que seul centre hospitalier fonctionnel, ne dispose pas suffisamment de lits pour accueillir tous les malades, une situation dénoncée par le directeur médical de l'institution, Dr. Paul Junior Fontilus. Avec 210 lits, l'offre est insuffisante par rapport à la demande croissante. La violence des gangs armés affecte la santé de deux manières : de nombreuses personnes ne peuvent pas atteindre l'hôpital à temps en raison des difficultés de déplacement dues à l'insécurité et un nombre important de blessés nécessitent une assistance urgente.
Selon les données du directeur médical de l'hôpital La Paix, entre le 29 février, date du début de l'escalade de la violence, et le mois d'avril, ce centre de santé a accueilli plus de 220 patients blessés par balle. Dr. Renan Armstrong Charlot souligne que l'hôpital universitaire de Delmas 33 est également un lieu de formation pratique essentiel pour les étudiants en médecine, en soins infirmiers et dans d’autres disciplines de la santé. Les étudiants y acquièrent des compétences cliniques en observant et en participant activement aux soins des patients sous la supervision de praticiens expérimentés. En outre, ces hôpitaux proposent des programmes de formation continue pour les professionnels en exercice, garantissant ainsi une mise à jour régulière des connaissances et des compétences.
Face à cette situation critique, Dr. Charlot lance un appel à Dr. Louis Gérald Gilles du Conseil Présidentiel de Transition, chargé du dossier de santé, à intervenir rapidement et remédier à cette situation qui paralyse le système de santé haïtien et constitue un manque à gagner pour l'État.
Yves Paul LEANDRE
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