Atelier BHDA : Deux jours de réflexion pour comprendre la problématique de la gestion collective en Haïti
- troforteddy
- 19 sept.
- 2 min de lecture

Le Bureau haïtien du droit d’auteur (BHDA) organise, les 23 et 24 septembre prochains, un atelier de travail de deux jours autour du thème : « Droit d’auteur et gestion collective en Haïti : Défis et perspectives ».
Cette activité se tiendra à la salle de créativité du BHDA et réunira plusieurs acteurs concernés par la gestion collective des droits d’auteur : avocats, économistes, créateurs, institutions publiques et privées. La Direction Générale des Impôts (DGI), représentée par son directeur général Romial Petit, sera également de la partie.
L’économiste Enomy Germain, invité de marque de cet atelier, abordera la dimension économique des droits d’auteur. Selon lui, la gestion efficace de ces droits ne vise pas seulement à protéger les créateurs contre l’exploitation abusive, mais également à leur garantir une juste rémunération.
« Trop d’artistes, écrivains, musiciens et créateurs en Haïti meurent dans la pauvreté alors même que leurs œuvres sont exploitées quotidiennement », rappelle-t-il.
Le BHDA, sous la direction de Ernst Saint Louis, entend ouvrir un débat franc sur cette réalité préoccupante. « Les solutions doivent être trouvées collectivement et appliquées concrètement », insiste le directeur, conscient de la complexité de la question.
L’avocat Me Maxène Dorcéan, figure connue du barreau, interviendra sur un sujet particulièrement sensible : « Contentieux entre créateurs et utilisateurs des œuvres ».
Avec la montée en puissance des réseaux sociaux et des plateformes numériques, la violation des droits d’auteur est devenue encore plus fréquente. « Si toutes les plaintes d’artistes contre des exploitants illégaux étaient déposées, le BHDA croulerait sous les dossiers », confie un cadre de l’institution.
La problématique du droit d’auteur en Haïti reste complexe et multiforme avec un cadre juridique fragile. Bien que la loi haïtienne sur le droit d’auteur existe depuis 2005, son application demeure très limitée. Le manque de sensibilisation de nombreux acteurs du secteur culturel ignorant de leurs droits et obligations reste également un autre facteur important. Il faut aussi souligner la faiblesse des structures de gestion collective. Le BHDA peine encore à instaurer un système efficace de perception et de redistribution des redevances. Et enfin, l’explosion du numérique, le développement des plateformes sociales et les diffusions en ligne échappent en grande partie au contrôle juridique.
Ces deux journées de réflexion permettront d’ouvrir un dialogue constructif entre les parties prenantes. L’objectif est de renforcer la compréhension des enjeux et de proposer des pistes concrètes pour une meilleure gestion collective. Cet atelier de reflexion qui se fera au bénéfice des opérateurs culturels permettra également aux utilisateurs de contenus sous droit, de prendre connaissance d'outils légaux existant en la matière ainsi que d'autres mécanismes à la protection des oeuvres intellectuelles.
Le BHDA souhaite ainsi que cet atelier soit le point de départ d’une nouvelle dynamique en faveur de la protection des créateurs haïtiens, afin que ceux-ci puissent enfin vivre de leurs œuvres et non survivre malgré elles.
Eddy Trofort
Journaliste



















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