La situation d’Haïti jugée préoccupante par les nations Unies, environ 10% de la population sont des déplacés internes

La quantité de personnes déplacées en Haïti représente 10% de la population et plus de la moitié des 11 millions d’habitants du pays ont des problèmes d’accès à la nourriture, a alerté la directrice régionale du Programme alimentaire mondial (PAM) pour l’Amérique latine et les Caraïbes, Lola Castro, dans un entretien à l’agence EFE.

Elle affirme que la situation que « la situation s’est vraiment énormément détériorée ». Elle qualifie de « point grave » l’énorme augmentation du nombre de déplacés internes.

Madame Castro soutient qu’il y a 2,1 millions de personnes qui sont en situation d’insécurité alimentaire accélérée en Haïti. Elle précise que les chiffres seraient bien plus élevés si le PAM n’avait pas atteint 2 millions de personnes l’année dernière.

Dans un rapport du PAM et de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), il est précisé qu’Haïti est l’un des 13 pays au monde – et le seul en Amérique latine et dans les Caraïbes – qui sont menacés de famine.

Le rapport met en garde contre une aggravation probable de l’insécurité alimentaire aiguë, pour laquelle ils ont émis une « alerte précoce pour une action humanitaire urgente ».

« Ce que nous voyons dans ces pays, c’est que les conflits (internes), la crise climatique, associés aux distorsions économiques qu’ils créent, à l’inflation alimentaire, etc., ont créé une situation où il y a des millions de personnes qui sont gravement ou gravement en situation d’insécurité alimentaire. »

Dans le cas d’Haïti, il y a de l’inquiétude car compte tenu du contexte du pays et face au début de la saison cyclonique, le PAM manque désormais de « nourriture prépositionnée sur l’île pour que, s’il y a un ouragan, il puisse venir rapidement en aide aux populations ».

Par ailleurs, le PAM affirme avoir enregistré en Haïti « un déficit de 46 millions de dollars pour les six prochains mois », dont « 20 millions sont urgents car jusqu’en juillet (prochain) nous avons de la nourriture ».

Elle lance un appel à l’action des donateurs privés pour améliorer la situation financière, ajoutant que pour résoudre la situation, le PAM travaille, de manière intensive, le gouvernement, la société civile et les donateurs « pour voir si nous pouvons obtenir plus de ressources, y compris pour les achats locaux ».

DO/HPN