Haïti : Lula lance ce vendredi le sommet des chefs d'Etat de la CARICOM à Brasilia appellant à une réponse urgente pour Haïti
- Marvens Pierre
- 13 juin
- 2 min de lecture

Dans une démarche diplomatique, le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva compte réunir ce vendredi à Brasilia, les chefs d’État et de gouvernement de seize pays des Caraïbes pour relancer la coopération régionale et solliciter une mobilisation concertée face à la crise humanitaire qui ravage Haïti.
Autour de la table : les présidents Luis Abinader (République dominicaine), Irfaan Ali (Guyana), le vice-président cubain Salvador Valdés Mesa, et plusieurs Premiers ministres, dont ceux de la Barbade, des Bahamas, de Sainte-Lucie et d’Antigua-et-Barbuda. Le président du Conseil présidentiel de transition d’Haïti, Fritz Alphonse Jean prendra part aux discussions, tandis que d’autres pays membres de la CARICOM, comme la Jamaïque, le Suriname ou Saint-Vincent-et-les Grenadines, seront représentés à un niveau ministériel.
Le sommet Brésil-Caraïbes se veut une plateforme de convergence dans un contexte régional fragilisé par les urgences climatiques, la vulnérabilité économique, et la résurgence des tensions géopolitiques. En filigrane de ce grand rassemblement, un objectif affirmé : faire de l’intégration régionale un levier de développement durable et de solidarité active.
L’agenda de la rencontre, structuré autour de cinq piliers — sécurité alimentaire, transition énergétique, connectivité, gestion des risques et changement climatique permettra de relancer les discussions sur un accord de libre-échange entre la CARICOM et le Mercosur, jusqu’ici en suspens. Le président Lula, ardent promoteur d’un Sud global plus soudé, a souligné la nécessité pour les pays des Caraïbes d’accéder à de meilleures parts du marché brésilien, actuellement dominé par la Guyane, la République dominicaine et Trinité-et-Tobago.
Face à la montée vertigineuse de la violence, au chaos politique et à l’effondrement des structures étatiques, le président brésilien a plaidé pour une réponse régionale urgente et coordonnée. Selon le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), plus de 1 600 personnes ont été tuées au cours des trois premiers mois de l’année, sans compter les victimes récentes des opérations par drones ciblant les gangs.
Avec près d’un million de déplacés internes, une insécurité alimentaire affectant la moitié de la population, et la saison des ouragans qui s’annonce dévastatrice, Haïti demeure l’épicentre d’une tragédie humaine qui interpelle la conscience collective du continent.
En prélude à la COP30 prévue en novembre à Belém, Lula a invité ses partenaires caribéens à adopter une position commune face aux enjeux climatiques mondiaux, tout en insistant sur la nécessité d’une assistance multilatérale renforcée pour Haïti.
À travers ce sommet, le Brésil se positionnera à nouveau comme moteur de l’intégration régionale et voix du dialogue solidaire. Pour Haïti, pays martyrisé mais jamais abandonné, la rencontre de Brasilia pourrait marquer un tournant diplomatique, si au-delà des mots, les engagements prennent corps.
Yves Paul LEANDRE



















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