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Haïti : L'OPC exige le rétablissement de la dignité des déplacés internes




 

 

La violence des gangs a poussé plus de 1.2 million de personnes à quitter leurs maisons pour se réfugier dans une centaine de camps de fortune et dans des conditions infrahumaines. Une situation dénoncée par l'Office de la Protection du Citoyen (OPC) qui appelle au rétablissement de la dignité des déplacés.

 

Pas moins de 104 camps de fortune ont été instaurés dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Ils sont habités par des hommes, des femmes, des enfants et des personnes âgées, qui ont fui la violence des gangs.

 

Une récente enquête de l'OPC souligne, une fois de plus, les conditions difficiles des déplacés internes, de ces laissés-pour-compte.

 

En effet, les gangs armés, appartenant à la coalition criminelle dénommée "Viv Ansanm" ont pris le contrôle d'une grande partie de la capitale. Des quartiers entiers sont assiégés. C'est le cas notamment de Carrefour-Feuilles, Solino et Nazon, note le rapport de l'OPC.

 

Les résidents de ces quartiers, ont été contraints de les abandonner pour aller vivre dans des camps de fortune installés dans des écoles, des universités et des bâtiments publics.

 

Ces lieux d’accueil, s’ils peuvent être ainsi nommés, sont tout sauf adaptés, révèle le document de 67 pages. Parmi ces déplacés figurent des familles entières, des femmes enceintes, des enfants, des nouveau-nés et des personnes âgées.

 

Selon des chiffres disponibles, pas moins de 6 600 déplacés sont accueillis au bureau central de l'OPC à Bourdon, 6 371 au Lycée Marie Jeanne, 5 385 au Lycée des Jeunes Filles, pour ne citer que ces camps.

 

Ils n'ont pratiquement pas d'accès régulier à l’eau potable, à des sanitaires décents, ou à des soins de santé; et sont exposés à des risques d’épidémies élevés. 

 

Des cas de gale, d’infections vaginales, de diarrhée chronique et même de choléra ont été signalés dans certains camps.

 

Les Principes Directeurs des Nations Unies stipulant que les déplacés internes ont droit à la protection, à un niveau de vie suffisant, et à une assistance humanitaire adaptée, sont largement ignorés en Haïti.

 

L'enquête menée par l'OPC souligne une absence totale de planification par les autorités haïtiennes pour assurer le respect de ces droits.

 

Pire encore, ces victimes n'ont aucune idée du moment où elles pourront quitter ces camps pour rentrer chez elles car il n'y a aucun programme structuré visant à garantir la sécurité dans leurs communautés d’origine.

 

En plus de la violence des gangs, ces citoyens sont également victimes de discrimination. Certains d'entre eux n'ont pas accès à des documents d’identité et cela complique davantage leur accès aux services sociaux de base.

 

Le rapport de l'OPC révèle également que tous les habitants des camps de déplacés vivent dans des conditions difficiles mais il y en a, ceux appartenant à des groupes vulnérables, qui sont parmi les plus exposés.

 

C'est le cas, entre autres des femmes enceintes contraintes d’accoucher dans des conditions insalubres, des nourrissons qui ne reçoivent pas les soins nécessaires et des personnes âgées ou handicapées livrées à leur sort.

 

Pour subvenir à leurs besoins, certaines femmes sont obligées de se prostituer alors que de nombreux enfants ont été déscolarisés.

 

Le manque de coordination entre les ONG nationales et internationales nuit grandement à l'efficacité de leurs interventions dans les camps alors que les autorités étatiques semblent dépassées.

 

Si les camps ne doivent pas être des solutions définitives, aucun plan de réhabilitation, de retour ou de réintégration n'a été mis en œuvre, déplore l'OPC.

 

L'institution plaide en faveur du retour en sécurité, de la réinsertion sociale et de la reconstruction des communautés.

 

"Les déplacés internes d’Haïti ne réclament pas la charité, mais la justice. Ils réclament un État présent, des droits respectés, et la possibilité de vivre en sécurité dans leur propre pays", lit-on dans le rapport.

 

Si on laisse pourrir cette crise, on va entériner l’échec d’un contrat social déjà fragile.

 

"Dans ce drame silencieux, c’est toute la République qui vacille. Il est encore temps d’agir, avant que l’irréparable ne devienne la norme", conclut le document.

 

DO/HPN

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