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Haïti : Des sénateurs américains critiquent la politique migratoire « incohérente » des États-Unis

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Dans une lettre envoyée le 24 juillet 2025, le sénateur Edward Markey et huit autres élus démocrates critiquent vivement la politique américaine en Haïti. Ils dénoncent à la fois l’envoi imminent de mercenaires privés américains pour des opérations armées à Port-au-Prince et la fin du Statut de Protection Temporaire (TPS) accordé aux ressortissants haïtiens.


Les sénateurs estiment que ces deux décisions sont contradictoires : si Haïti est trop dangereux pour accueillir des migrants, pourquoi y envoyer des forces paramilitaires ? Ils s’inquiètent aussi d’un contrat signé entre le gouvernement haïtien et une société liée à Erik Prince, fondateur de Blackwater, et alertent sur les risques juridiques, humanitaires et politiques d’une telle démarche.


Ils demandent des explications écrites aux secrétaires d’État Marco Rubio et Kristi Noem avant le 15 août prochain, et mettent en garde contre les conséquences de ces choix qu’ils jugent incohérents, dangereux et moralement répréhensibles.


Le sénateur Edward J. Markey, représentant démocrate du Massachusetts, a exprimé de vives inquiétudes dans une lettre adressée le 24 juillet 2025 au secrétaire d’État Marco Rubio et à la secrétaire à la Sécurité intérieure Kristi Noem. Dans ce courrier, il dénonce l’approche de l’administration Trump à l’égard des migrants haïtiens et la qualifie d’hypocrite et contradictoire.


Le point principal de sa critique concerne la décision récente de mettre fin au Statut de protection temporaire (TPS) pour les ressortissants haïtiens. Ce programme permettait à des milliers d’Haïtiens de vivre et de travailler légalement aux États-Unis, en raison de la situation instable dans leur pays d’origine. Pour le sénateur Markey, les conditions actuelles en Haïti ne justifient en aucun cas une telle mesure.


« Le pays traverse une grave crise sécuritaire, avec une montée de la violence des gangs, l’effondrement des institutions et une situation humanitaire très préoccupante. Renvoyer des migrants dans ce contexte mettrait leur vie en danger », écrit-il.


Mais au-delà de cette décision migratoire, Markey pointe une contradiction majeure dans l’action du gouvernement américain. En effet, selon une enquête du New York Times publiée le 28 mai 2025, une entreprise militaire privée dirigée par Erik Prince fondateur de la controversée société Blackwater aurait signé un contrat avec le gouvernement de transition haïtien. L’accord prévoit le déploiement de 150 mercenaires américains, équipés de drones et de blindés, pour lutter contre les gangs à Port-au-Prince.


Pour le sénateur, le recours à une telle force paramilitaire prouve que l’État haïtien a perdu le contrôle de son territoire. Il dénonce donc un double discours de la part de l’administration américaine.


« On ne peut pas prétendre que le pays est assez sûr pour y renvoyer des migrants tout en envoyant des soldats privés pour tenter de rétablir l’ordre », affirme-t-il.


Markey rappelle également que Haïti a été ajouté à la liste des pays visés par la nouvelle version du décret migratoire, souvent surnommé Muslim Ban. Cela limite fortement l’accès des Haïtiens au territoire américain, même pour des demandes d’asile.


Selon lui, cette série de décisions prouve que les autorités américaines reconnaissent implicitement la gravité de la situation en Haïti, mais choisissent tout de même d’en durcir l’approche migratoire.


Dans sa lettre, le sénateur appelle l’administration Trump à faire preuve de cohérence, de transparence, et à revoir sa politique étrangère et migratoire envers Haïti. Il demande aussi des explications sur l’implication d’une force militaire privée américaine dans les affaires internes du pays.


MA / HPN

 
 
 

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