Haïti-Commémoration du 23 août : mémoire de la traite négrière et hommage aux femmes dans la résistance
- troforteddy
- 24 août
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Le ministère de la Culture et de la Communication, en collaboration avec l’UNESCO, le Comité national de la Route de l’esclave et la Société haïtienne d’histoire, de géographie et de géologie, a commémoré ce 23 août 2025, la Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition.
Cette date, proclamée par l’UNESCO en 1997, rappelle l’insurrection des esclaves de Saint-Domingue dans la nuit du 22 au 23 août 1791, liée à la cérémonie du Bois Caïman, qui allait conduire à la Révolution haïtienne et à la naissance de la première République noire indépendante du monde.
Dans son message, le ministre de la Culture, Patrick Delatour a rappelé que cette journée « doit rester un appel à la solidarité, au respect mutuel, au dialogue et à la promotion des droits humains en Haïti », tout en soulignant la contribution universelle du peuple haïtien à la liberté et à la dignité humaine.
L’exposition « Femmes, vaudou, violences et résistances », organisée pour l’occasion, aux Ateliers Jérôme, a mis en lumière le rôle essentiel des femmes dans la Révolution et leur résilience face aux oppressions passées et présentes.
L’intellectuel Laënnec Hurbon, Président du Comité national de la Route de l’esclave a déclaré que cette journée est un devoir de transmission intergénérationnelle.
" Le 23 août n’est pas seulement une date de commémoration, c’est un moment fondateur qui doit nourrir notre conscience nationale et nous rappeler que "l’émancipation d’Haïti s’est inscrite dans une lutte universelle contre l’esclavage".
De son côté, l’historien Pierre Buteau, président de la Société haïtienne d’histoire, a replacé l’événement du 23 août dans une perspective historique et universelle.
« Le soulèvement du 23 août 1791 a façonné le peuple révolutionnaire de Saint-Domingue, qui deviendra le peuple haïtien. Il s’inscrit dans le grand récit universel des peuples en lutte pour leur liberté, aux côtés des révolutions américaine, française et cubaine. »
Professeur Buteau a également mis en garde contre « la mort graduelle du grand récit révolutionnaire », menacé par la société de consommation et l’oubli symbolique, insistant sur la nécessité de préserver la mémoire collective.
« Le 23 août n’est pas seulement une date de commémoration, c’est un moment fondateur qui doit nourrir notre conscience nationale et nous rappeler que l’émancipation d’Haïti s’est inscrite dans une lutte universelle contre l’esclavage. »
La représentante du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, présente à la cérémonie, a salué le partenariat avec Haïti et le Canada pour la mise en place de cette exposition. Elle a rappelé que cette initiative s’inscrivait également dans la lutte contre les violences sexuelles et sexistes en Haïti.
« Cette exposition n’est pas seulement un regard sur le passé, mais aussi un appel à l’action pour bâtir une société plus juste, inclusive et respectueuse de la dignité humaine », a-t-elle déclaré, tout en réaffirmant l’engagement de l’ONU aux côtés des femmes et des communautés haïtiennes.
La commémoration du 23 août 1791 réaffirme la place singulière d’Haïti dans l’histoire mondiale : celle d’un peuple qui, par son combat, a fait reculer l’esclavage et a ouvert la voie à la liberté universelle.
Yves Paul LEANDRE



















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