Contrat opaque entre Haïti et Vistual Global d’Erik Prince : Une nouvelle forme de colonisation
- troforteddy
- 18 août
- 2 min de lecture

La révélation d’un contrat secret entre le gouvernement haïtien et Vistual Global, la société de mercenariat dirigée par Erik Prince, a provoqué un séisme politique et économique. Selon les termes divulgués, des mercenaires étrangers seraient déployés en Haïti pour 10 ans, avec un pouvoir exorbitant : la collecte des taxes aux frontières. Mais depuis quand des sociétés militaires privées ont-elles le droit de s’approprier les recettes fiscales d’un État souverain ?
Qui est Erik Prince ?
Fondateur de la célèbre compagnie Blackwater, Erik Prince est un ancien Navy Seal américain devenu l’un des principaux acteurs du mercenaire moderne. Après des scandales liés à des exactions en Irak et en Afghanistan, il a rebaptisé ses entreprises (Academi, puis Constellis) avant de lancer Vistual Global, une structure moins médiatisée mais tout aussi controversée.
Ses liens avec les milieux politiques américains (notamment l’administration Trump) et son implication dans des opérations clandestines en Afrique et au Moyen-Orient soulèvent de sérieuses inquiétudes. Pourquoi Haïti, un pays déjà en proie à une crise sécuritaire sans précédent, ferait-elle appel à ses services ?
Plusieurs indices laissent croire à une manœuvre préméditée en commençant par l’insécurité orchestrée avec le trafic d’armes de guerre qui ont inondé la Capitale d’Haïti et quelques régions stratégique du Pays comme l’Artibonite. Ces armes majoritairement viennent des États-Unis, sans contrôle des autorités. Une situation qui arrange bien ceux qui veulent justifier une intervention étrangère.
Le rôle trouble de Reuven Bigio et du GB Group
Selon une enquête du Miami Herald, Reuven Bigio, PDG du GB Group, aurait introduit Erik Prince en Haïti. Le GB Group, fondé par Gilbert Bigio, magnat haïtien sanctionné par le Canada en 2022, et ayant des liens avec des gangs armés, est un empire économique aux ramifications tentaculaires et mafieuses. Comment comprendre avec des moyens aussi sophistiqués l’échec suspect de la mission kényane ? Une force multinationale, dotée de blindés, entrainée, n’arrive pas à neutraliser les gangs. Des soldats kényans sont venus faire le show afin de préparer le terrain pour les mercenaires du Vistual Global.
Les détails du contrat restent cachés au peuple haïtien. Pourtant, des ministres s’apprêtent à le signer. Quel pourcentage des taxes ira à Vistual Global ? Combien d’années cette ponction durera-t-elle ? Aucune transparence, aucun débat public.
Cette situation rappelle les pires heures du colonialisme économique : après avoir pillé le pays, l’élite corrompue et ses partenaires étrangers veulent institutionnaliser l’esclavage moderne. Ce contrat n’est pas seulement une trahison, c’est une capitulation de la souveraineté haïtienne. Si des mercenaires peuvent percevoir l’impôt, que reste-t-il de l’État ?
Les portes d’une mise sous tutelle en douceur viennent de s’ouvrir à une compagnie militaire privée, où les citoyens à peau foncée seront encore une fois sacrifiés au profit d’une minorité. Ce contrat opaque et scandaleux n’a pas été validé par les élus du peuple mais par dirigeants imposés par la communauté internationale. C’est une nouvelle humiliation pour le Pays même pire que l’Affaire Luders*. Une colonisation déguisée. Vendre le Pays à une compagnie de mercenaires, on aura tout vu dans cette Première République Noire du monde.
ET/HPN
*Un citoyen allemand, Émile Luders, a été arrêté et condamné pour voies de fait sur un agent de police, mais l'Allemagne a exigé sa libération et des réparations. L'affaire a conduit à une crise diplomatique et à l'humiliation d'Haïti, avec des demandes allemandes telles que le versement d'une indemnité, des excuses officielles et un salut militaire.



















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