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Zamy Wanderson, le rêveur de 19 ans tué et inhumé, une justice en attente, un suspect arrêté


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Les obsèques de Wanderson Zamy, jeune bachelier de 19 ans tué par balle le 18 août devant le MENFP, ont été chantées ce mercredi 27 août à l’église Saint-Pierre de Pétion-Ville, dans une atmosphère de vive émotion. Passionné de basketball et créateur de contenus sur TikTok, il laisse derrière lui une famille et une génération en deuil. À la suite du drame, le ministère avait suspendu quinze agents de sécurité soupçonnés de dissimulation. Le même jour que ses funérailles, la DCPJ a procédé à l’arrestation de Ferdinand Saint-Fleur, l’agent identifié comme auteur du tir mortel.



Ce mercredi matin, les locaux de l’église Saint-Pierre de Pétion-Ville ont été bondés. Ainsi rentre un cercueil où longe le corps de Wanderson Zamy tandis que des dizaines de jeunes en uniforme scolaire ont envahi la nef, les yeux rougis par les larmes. L’atmosphère était lourde, empreinte de douleur et d’incrédulité : comment un garçon de 19 ans, qui venait tout juste de passer les examens du bac sans même les résultats a-t-il pu être arraché si brutalement à la vie ?


Les chants religieux se mêlaient aux sanglots. Sur l’autel, une photo de Wanderson, sourire éclatant, rappelait que ce jeune homme n’était pas seulement une victime de plus dans les statistiques macabres du pays. Il était un fils, un ami, un rêveur. Créatif et populaire sur TikTok, où il partageait vidéos humoristiques et moments de sport, il incarnait une jeunesse pleine de vie et de projets.


« Wanderson parlait déjà de ses plans d’avenir », a confié un de ses camarades, la voix brisée. Dans les bancs de l’église, sa mère, inconsolable, répétait qu’on lui avait volé son unique fils. La douleur se lisait aussi sur le visage de ses proches, certains tenant des pancartes réclamant justice.


Le 18 août dernier, ce destin a été interrompu en quelques secondes devant les locaux du Ministère de l’Éducation nationale, à Delmas 83. Ce jour-là, des professeurs stagiaires manifestaient pour réclamer de meilleures conditions. Alors que la tension montait, un agent de sécurité a ouvert le feu. La balle a atteint Wanderson à l’abdomen. Transporté d’urgence à l’hôpital, il n’a pas survécu.


L’affaire a aussitôt provoqué l’indignation. Face à la pression publique, le MENFP avait suspendu quinze agents de sécurité et remis leurs armes à la justice. Mais durant plusieurs jours, les responsables ont gardé le silence sur l’identité du tireur, accentuant la colère de la population. Finalement, ce mercredi 27 août, au moment même où l’église chantait l’ultime messe de Wanderson, la DCPJ a confirmé l’arrestation de Ferdinand Saint-Fleur, agent de sécurité du ministère et principal suspect dans ce drame.


Dans son homélie, le père Arsène Jasmin a dénoncé « une société où les armes parlent plus fort que la raison ». Il a exhorté les jeunes présents à ne pas céder au désespoir, rappelant que « la mort de Wanderson ne doit pas être vaine : elle doit réveiller les consciences ». Ses mots résonnaient dans une assemblée secouée par la douleur et la colère.


À la sortie de l’église, le cortège funéraire a traversé Pétion-Ville dans un silence brisé par les pleurs et les chants d’adieu. Ses amis du Collège Canado-Haïtien ont brandi son portrait, criant qu’ils ne laisseront pas son souvenir s’éteindre. « Nous ne perdons pas seulement un camarade, mais un frère », a déclaré l’un d’eux, tremblant d’émotion.


Pour beaucoup, la mort de Wanderson est devenue un symbole : celui d’une jeunesse sacrifiée, exposée à la violence et à l’impunité. Au-delà de l’arrestation de l’agent suspecté, une question brûle les lèvres : la justice ira-t-elle jusqu’au bout, ou ce drame se perdra-t-il dans l’oubli, comme tant d’autres ?


Car dans un pays où la violence est banalisée, la mort de Wanderson vient rappeler avec brutalité que chaque balle tirée détruit une famille, un avenir, une promesse. Et derrière son cercueil, c’est toute une génération qui réclame à voix haute le droit de vivre.


SW/HPN

 
 
 

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