Transition-Bilan 2025 : Une année charnière pour le Conseil Présidentiel de Transition mais le doute persiste
- etrof16
- il y a 10 heures
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Les partis politiques ne cessent de le dénoncer : le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) serait passé à côté de sa mission. La réforme constitutionnelle annoncée n’a pas été menée à terme, les élections attendues n’ont pas été organisées et la situation sécuritaire demeure profondément préoccupante. Si les principaux axes routiers restent toujours bloqués malgré le changement à la tête de la Police nationale, les opérations de sécurité se sont néanmoins intensifiées. Des résultats concrets sont désormais attendus. Retour sur les temps forts des actions du CPT au cours de l’année 2025.
Par Yves Paul Léandre
L’année 2025 aura été, pour le Conseil Présidentiel de Transition (CPT), une année charnière marqué par des avancées visibles, des résistances persistantes et une volonté affirmée de remettre l’État au centre de la vie nationale. Dans un pays fracturé par des années de crise politique, d’insécurité chronique et d’effondrement institutionnel, le CPT a tenté de redonner corps à l’autorité publique en orientant la transition vers des résultats concrets.
Dès les premiers mois de l’année, les efforts ont porté sur le rétablissement de l’autorité de l’État. Le CPT a travaillé à stabiliser le fonctionnement des ministères, à réactiver certaines directions déconcentrées et à renforcer la coordination avec le Premier ministre et l’ensemble du gouvernement. Cette approche a permis de relancer des actions administratives essentielles restées en veille pendant trop longtemps, notamment dans la justice, l’éducation, l’intérieur et la planification.
Sur le plan sécuritaire, 2025 aura été une année marquée par une intensification des opérations contre les groupes armés. Le CPT, en étroite collaboration avec le haut commandement de la Police nationale d’Haïti, a accompagné la montée en puissance de plusieurs opérations conjointes visant à reprendre des zones stratégiques et à rétablir la libre circulation. Une coopération sécuritaire accrue avec les partenaires internationaux a également renforcé ces efforts, permettant à la fois un appui logistique et une meilleure coordination régionale face aux menaces transfrontalières.
Sur le front social, le CPT a dû faire face à une réalité crue : la pauvreté s’est aggravée, les déplacements internes ont augmenté et les besoins humanitaires ont explosé. En appui aux institutions locales et aux acteurs communautaires, plusieurs interventions ciblées ont été menées, notamment dans l’accès à la santé, à l’eau et à une aide alimentaire d’urgence. Le dialogue avec les organisations de la société civile, renforcé au cours de l’année, a permis d’ajuster les réponses aux besoins immédiats des populations les plus vulnérables.
Au niveau diplomatique, 2025 aura également été l’année d’un repositionnement d’Haïti sur la scène régionale. Les rencontres organisées au sein de la CARICOM, les échanges bilatéraux et les initiatives de coopération économique et culturelle ont permis de défendre les intérêts du pays dans une conjoncture internationale complexe. Le CPT a misé sur une diplomatie active pour restaurer la confiance des partenaires et attirer de nouveaux appuis.
La question des réformes structurelles, notamment dans la justice et la gouvernance, est restée au cœur des priorités. Plusieurs mesures visant à renforcer la transparence, moderniser l’administration publique et soutenir la reprise des activités judiciaires ont été mises en œuvre, malgré des contraintes matérielles importantes et un climat d’instabilité sécuritaire qui complique tout effort de réforme durable.
À l’heure où s’achève 2025, Haïti n’est pas encore sortie de la tourmente. Mais le pays avance, lentement, souvent avec hésitation, mais avec une volonté de reconstruire l’essentiel : la sécurité, la gouvernance, la confiance populaire et le fonctionnement des institutions. L’année 2026 s’ouvre avec des défis majeurs : poursuivre les efforts sécuritaires, améliorer les conditions de vie, accélérer la modernisation administrative et préparer les conditions pour des élections crédibles.
Le CPT, malgré les obstacles, aura posé en 2025 les premières pierres d’un retour progressif à la stabilité. Un chantier immense reste devant nous, mais l’année écoulée aura montré qu’un État déterminé, même en transition, peut encore se tenir debout et tracer la voie d’un avenir possible.
Yves Paul LÉANDRE















