Il est dit que ce qui définit l’homme, c’est sa capacité de dépasser les structures économiques, politiques, sociales et culturelles existantes pour en créer d’autres. Ce n’est pas faux. Là, il est question tout à la fois d’innovation, de progrès et de volonté de « faire mieux qu’avant ». Mais en Haïti, ce qui persiste c’est la politique du Même quand ce n’est pas celle du Pire. Nos dirigeants, passés et présents, donnent l’impression, si ce n’est la certitude, d’avoir tous été à la même mauvaise école, d’avoir tous lu les mêmes mauvais livres, tant leurs pratiques politiques, leurs mauvaises stratégies et fausses manœuvres se ressemblent, se recoupent, se complètent. Ils mentent tous, sans jamais prendre le soin de bien mentir. À ceux qui se demandent, par quel système Haïti réussit-elle à bloquer si efficacement le changement depuis plus de deux siècles, la réponse est, en grande partie, dans le modus faciendi de ceux qui sont aux commandes sans, malheureusement, détenir l’Art du commandement.
En effet, tout ceci c’est pour dire que le Communiqué conjoint MMSS/PNH sorti un peu tard dans la soirée du 29 juillet 2024, portant les signatures de Godfrey Otunge et de Rameau Normil, relatant faussement les faits qui se sont produits lors de la visite du Premier ministre Garry Conille à l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti, est la preuve tangible que les « autorités » ont érigé sans vergogne le Bluff en programme politique ou en mode de gouvernance. C’est à croire que dans la Feuille de route gouvernementale, l’objectif premier ou prioritaire est de s’évertuer à MENTIR même quand la vérité crève les yeux. Personne ne peut s’y méprendre, l’actuelle équipe gouvernementale n’a pas inauguré l’ère du Mensonge en politique, tout comme les trois (3) Conseillers-présidents ne sont pas les premiers « Haut placés de l’Etat » à jouer la carte de la Grande corruption. Il s’agit d’un schème de pensée et de conduite. D’un habitus inhérent aux dirigeants haïtiens, emparés par la vicieuse vertu du Même. C’est la continuité dans le mal ou dans le mauvais sens. Dans ce document conjoint qui attire l’attention pour insulter l’intelligence, écrit d’ailleurs dans un français assez spécial (soit dit en passant), il est dit que seulement « deux coups de feu » ont été entendus dans le quartier voisin de l’Hôpital général après que le Premier ministre Garry Conille a fini d’accorder la tête froide une interview à une équipe de CNN. Et, pour couvrir la sortie du Chef du gouvernement, des agents de sécurité ont tiré quelques coups de feu. Soit ! Mais, sur la vidéo virale sur les réseaux sociaux, l’on peut voir des officiers kényans et/ou haïtiens, paniqués, cherchant à s’abriter à l’intérieur de ce qui reste de l’HUEH. Donc, il faut comprendre que par une quelconque faute de communication entre « frères d’arme », les agents de sécurité du Médecin quinquagénaire ont fait follement feu jusqu’à semer la peur dans leur propre camp. Bien compris Messieurs, merci !
En tout cas, ce petit mensonge simplement insignifiant ne fait pas honneur aux hauts commandements (MMSS/PNH), encore moins au Chef du gouvernement qu’il chercherait à mettre à l’aise ou en confiance. Peut-être que demain, pour bien mentir, les « autorités » feraient mieux de garder les journalistes reporters d’images à l’écart des interventions policières planifiées ou spontanées.
Là encore, l’on dirait que le gouvernement Conille a menti sur sa promesse de transparence sur toute la ligne. En tout et pour tout, le mieux serait, tant pour l’équipe gouvernementale que pour les forces de l’ordre, de bien faire et dire toujours toute la vérité, rien que la vérité, surtout quand la vérité a déjà été filmée, vue et connue.
GeorGes Des-Castiba Allen
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