Dame-Marie: le pont reliant la commune au reste de la Grand’Anse menace de s’effondrer

Le pont reliant la commune de Dame-Marie aux autres départements de la Grand’Anse se trouve dans un état de dégradation alarmant. Cette infrastructure, vitale pour la circulation, le commerce et la vie quotidienne des habitants, risque de s’effondrer à tout moment, isolant ainsi la ville du reste du pays. Face à cette situation critique, la population dame-marienne lance un SOS au Ministère des Travaux Publics, Transports et Communications (MTPTC) pour une intervention urgente.

Construit en 2003, sous la présidence de Jean-Bertrand Aristide, ce pont  communément appelé “Gaie à Lunette” enjambe la rivière principale de la zone. À chaque montée des eaux, sa structure fragilisée menace de céder, faisant craindre une catastrophe imminente.

Malgré de nombreuses promesses au fil des ans, aucune action concrète n’a encore été entreprise par les autorités compétentes pour le réparer ou le reconstruire. « Chaque jour, on passe dessus avec la peur au ventre. S’il venait à tomber, on serait complètement coupés du reste du pays », confie Jean Mackenson, un motocycliste de la zone.

Pour Marie-Lyne, petite marchande de produits agricoles, le pont représente le souffle économique de Dame-Marie : « Sans lui, comment allons-nous écouler nos produits ? Déjà que les routes sont mauvaises, si le pont tombe, c’est toute la commune qui s’effondre avec lui », alerte-t-elle.

Même son de cloche chez plusieurs entrepreneurs locaux, qui dénoncent l’inaction prolongée des autorités malgré leurs multiples alertes. « On nous promet à chaque saison des pluies une réhabilitation, mais rien ne se fait », déplore un propriétaire d’un dépôt de produits alimentaires.

Interrogé sur la situation, le maire de Dame-Marie, Guerlince Michel, dit être pleinement conscient de la gravité du problème : « Nous avons constaté l’état du pont, et des mesures provisoires seront prises pour faciliter la circulation des usagers. Cependant, mon administration adressera une correspondance à l’État central afin de réclamer la construction d’un nouveau pont, de manière définitive », a-t-il déclaré.

La population, quant à elle, ne cache plus son inquiétude. Des voix s’élèvent pour réclamer non seulement la réparation urgente du pont, mais aussi une vision durable d’aménagement pour la commune, trop souvent laissée pour compte dans les grands plans d’infrastructure du pays.

Judelor Louis Charles (HPN)