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Convocation d’André Apaid Junior : Trafic de drogue et d'organes, l'élite haïtienne dans l'œil du cyclone


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L'homme d'affaires André Apaid Junior, figure incontournable de l'élite économique, est rattrapé par une affaire des plus douteuses. Convoqué ce jeudi 20 novembre 2025 par la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ), il a choisi de ne pas se présenter, invoquant une absence du pays. Son nom est cité dans un scandale sordide qui secoue la commune de la Croix-des-Bouquets.

 

L'affaire a éclaté au grand jour par la voix de Wilson Joseph, alias « Lanmò 100 jou », chef du gang « 400 MAWOZO » recherché par la PNH. Dans une vidéo devenue virale, il a pointé du doigt une vaste propriété appartenant à la famille Apaid. Sur ce terrain, officiellement dédié à des « fins industrielles », des sacs suspectés de contenir de la marijuana ont été découverts. Mais la révélation va bien au-delà du trafic de stupéfiants.

 


Le cœur du scandale réside dans la découverte macabre de restes humains sur un terrain attenant à la propriété des Apaid. Cette trouvaille sinistre vient confirmer les pires craintes concernant la recrudescence d'un trafic d'organes en Haïti. Cette affaire fait écho à la découverte de cadavres dans un hôpital abandonné sur la route de Frères à Pétion-Ville en mai dernier, un dossier rapidement étouffé par les autorités.


 

D'après des informations provenant d'une source proche de la DCPJ, l’institution aurait transmis un rapport au Parquet de la Croix-des-Bouquets dans lequel elle solliciterait une délégation de pouvoir afin de poursuivre ses investigations de manière plus poussée concernant André Apaid Junior. Ces actions témoigneraient donc de la volonté des autorités de faire la lumière sur ces allégations et de recenser l'ensemble des éléments permettant d'éclaircir la situation.

 

La convocation d'André Apaid Junior, initiateur du Groupe des 184, responsable de la chute de Jean Bertrand Aristide en 2004, est perçue comme un test important pour la justice haïtienne trop décriée. Saura-t-elle enquêter sans complaisance sur un membre de cette élite économique souvent perçue comme « intouchable » ? L'opinion publique, lassée par l'impunité, observe si le vent de justice qui a touché d'autres hommes d'affaires comme Réginald Boulos et Dimitri Vorbe aux États-Unis soufflera enfin en Haïti.

 

Cette affaire jette une lumière crue sur la situation sécuritaire de la Croix-des-Bouquets, une zone stratégique près de la frontière dominicaine, longtemps abandonnée aux gangs. Les autorités y ont déployé des blindés pour tenter de reprendre le contrôle de cette plaque tournante de la contrebande, où des dizaines de camions transitent sous la protection armée des « 400 Mawozo ».


Si le principe de la présomption d'innocence doit prévaloir pour André Apaid Junior, la pression monte pour qu'il réponde aux graves accusations qui pèsent sur lui. Dans un pays en proie à une criminalité record, cette affaire est plus qu'un scandale judiciaire : c'est le miroir des démons qui rongent Haïti.

 

Au-delà de l'affaire Apaid, c'est tout le système judiciaire haïtien qui se trouve aujourd'hui à un carrefour décisif. Cette convocation, aussi symbolique soit-elle, cristallise l'attente d'un peuple épuisé par une impunité érigée en système. En Haïti, la justice a trop longtemps été perçue comme une arène où se jouaient les rivalités politiques, un instrument au service des puissants plutôt qu'un bouclier pour les citoyens.

 

La crédibilité de l'appareil judiciaire tout entier se joue dans sa capacité à mener cette enquête et d'autres similaires à leur terme, sans égard pour le statut social des personnes impliquées. Le réveil tant annoncé de la justice haïtienne ne se mesurera pas à l'aune d'une convocation, mais à celle d'une inculpation, si les preuves sont avérées, ou d'un classement sans suite, si les accusations sont infondées, mais surtout à la transparence avec laquelle la procédure doit être menée.


 

Dans un État où les gangs étendent leur emprise et où la défiance envers les institutions est totale, l'équité judiciaire reste le dernier rempart contre la dérive sociale. L'affaire Apaid est le test crucial. Si la justice peut toucher les « intouchables », elle peut alors commencer à reconstruire la confiance sans laquelle aucune nation ne peut fonctionner. Il faut souligner que l’ancien candidat à la Présidence Charles Henry Baker est aussi convoqué dans le cadre de cette affaire.

 

Eddy Trofort

 
 
 
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