Trafic d’armes dissimulé : la Cour d'appel annule la décision d'un juge dans l'affaire impliquant l'Eglise épiscopale
- troforteddy
- 2 juin
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La Cour d’appel de Port-au-Prince a annulé, ce lundi 2 juin, la décision du juge Marthel Jean Claude ayant blanchi deux responsables religieux dans l’affaire retentissante de saisie d’armes et de munitions dissimulées dans des containers de l’Église épiscopale. Une nouvelle instruction est lancée, les inculpés restent en détention.
La justice haïtienne semble décidée à faire toute la lumière sur le scandale de trafic d’armes impliquant des containers importés sous la franchise de l’Église épiscopale d’Haïti. Ce lundi 2 juin, la Cour d’appel de Port-au-Prince a annulé l’ordonnance du 29 septembre 2023 rendue par le juge instructeur Marthel Jean Claude, qui avait disculpé les pères Fritz Désiré et Frantz Cole.
L’ordonnance précédente concluait à un manque de preuves suffisantes pour établir l’implication directe des deux religieux. Mais la Cour d’appel, soulignant de « nombreuses failles » dans la procédure et l’absence d’éléments essentiels dans l’instruction, a ordonné la reprise de l’enquête. C’est le juge Noé Masillon Pierre qui a été désigné pour reprendre l’affaire.
Pour rappel, le 14 juillet 2022, une importante cargaison d’armes avait été découverte au port de Caribbean Port Services (CPS), dans un container bénéficiant de la franchise de l’Église. Les douaniers et les agents du BLTS y avaient trouvé 18 fusils d’assaut (AK-47, Galil et M4), un fusil calibre 12, quatre pistolets, plus de 14 000 cartouches, 140 chargeurs, un viseur et 50 000 dollars américains en faux billets.
Ces armes, camouflées parmi des « donations humanitaires », avaient été expédiées à l’insu — selon les dires — de l’Église épiscopale d’Haïti. Mais le rôle de certains responsables ecclésiastiques, notamment les pères Cole et Désiré, reste au centre de l’enquête.
Arrêté le 17 août 2022, Frantz Cole, secrétaire exécutif diocésain, avait été entendu sur les conditions d’importation des containers. Quant à Fritz Désiré, il avait été placé en garde à vue en mai 2023, après avoir longtemps été recherché.
Si le juge Marthel Jean Claude avait écarté toute responsabilité de l’Église, il avait en revanche maintenu de lourdes charges contre un groupe de personnes soupçonnées de former un réseau criminel : Vundla Sikumbuzo, Samson Ferançois, Lovenie Louis Jean, Alland Dolce, Alerte Isaac, Franklin Batista, Fernand Jean-Pierre, Remy Lindor, Johnny Docteur et Dieuné Day.
Avec la reprise de l’enquête, tous les regards sont désormais tournés vers le juge Noé Masillon Pierre, chargé de reconstituer une affaire aux ramifications multiples. D’ici là, les deux prêtres restent en détention, dans l’attente d’éventuelles nouvelles inculpations.
Wideberlin Sénexant
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