Territoires morcelés et péages illégaux : les gangs armés empochent des millions chaque année
- troforteddy
- 30 avr.
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Le ministre de l’Économie et des Finances, Alfred Metellus, a dévoilé une réalité troublante lors de son passage à l’émission Panel Magik, mardi 29 avril 2025. Chaque année, entre 60 et 100 millions de dollars américains atterriraient dans les caisses des groupes armés, grâce aux frais illégaux qu’ils imposent pour le passage des conteneurs à l’entrée du pays.
Ce n’est plus seulement avec les rançons que les groupes armés en Haïti gonflent leurs revenus. Depuis plusieurs années, un nouveau modèle d’extorsion s’est imposé : les postes de péage illégaux. À chaque conteneur qui transite par certaines zones contrôlées par les gangs, un droit de passage est exigé, pouvant aller jusqu’à 2 000 dollars américains. Résultat : des sommes colossales s’évaporent hors du circuit formel, alimentant l’économie souterraine et finançant l’instabilité.
Selon Alfred Metellus, ce système parallèle permettrait aux gangs de générer entre 60 à 100 millions de dollars américains par an, uniquement à travers ces frais imposés aux transporteurs de marchandises. Ce flux financier leur donne une puissance économique préoccupante, alors même que l’État peine à exercer son autorité sur une grande partie du territoire.
Les conséquences ne sont pas que financières. L’économie nationale se retrouve asphyxiée, les prix des produits augmentent à cause de ces surcoûts logistiques, et les citoyens les plus vulnérables en subissent les effets. Le sud, le nord, l’Artibonite ou encore certaines zones de Port-au-Prince sont devenus pratiquement inaccessibles sans passer à la caisse des groupes armés.
En toile de fond, le constat dressé par l’ONU reste glaçant : près de 85 % de la capitale haïtienne seraient sous le contrôle direct ou indirect de gangs. Un territoire morcelé et une violence qui s’installe dans la durée.
Une réalité qui transforme chaque déplacement, chaque livraison de marchandises, en un exercice périlleux où l’illégalité dicte ses règles.
Si des solutions durables peinent à venir, c’est une économie criminelle qui prospère, pendant que l’économie nationale s’essouffle.
WS/HPN
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