La question de l'intervention d'une force internationale en soutien à la PNH suscite de nombreuses réactions de la part des acteurs de la société civile. Anthonal Mortimé du Collectif Défenseur Plus exhorte les responsables à sanctionner sans exception ceux qui nourrissent l'insécurité, qu'ils se trouvent au sein du gouvernement ou ailleurs. De son côté, Me Samuel Madistin, directeur exécutif de la Fondation ‘‘Je Klere’’, plaide en faveur d'un renforcement des effectifs de l'armée et de la police pour soutenir l'action de cette force tout en poursuivant les commanditaires des gangs armés. Parallèlement, Me Gédéon du Centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme (CARDH) met l'accent sur la nécessité de s'attaquer aux problèmes structurels.
La situation sécuritaire en Haïti préoccupe grandement la société civile, face à la persistance des actes de violence et d'insécurité dans le pays. Alors que la désignation d'un responsable kényan pour diriger une force multinationale en Haïti aux côtés de la Police Nationale est perçue comme un pas vers la résolution de la crise sécuritaire, les responsables d'organisations de défense des droits estiment qu'il est essentiel d'examiner toutes les composantes de cette éventuelle mission. Selon Anthonal Mortimé du Collectif Défenseur Plus, des interventions musclées des forces de l'ordre ne suffiront pas à régler le problème, il est également crucial de cibler les commanditaires.
Anthonal Mortimé met en avant l'idée que des élections libres et équitables pourraient contribuer au renforcement des institutions démocratiques et à la restauration de la confiance des citoyens dans le système politique. De son côté, Samuel Madistin, directeur exécutif de la Fondation ‘‘Je Klere’’, insiste sur l'urgence de renforcer les effectifs des forces de sécurité, en particulier l'armée et la police, pour riposter de manière ferme et coordonnée aux attaques perpétrées par les groupes armés. Madistin exhorte les responsables de l’État à élaborer un plan précis et à présenter à la communauté internationale les besoins réels en matière de sécurité. Il souligne également la nécessité de renforcer le système judiciaire pour que les responsables des actes de terreur puissent être traduits en justice.
Me Gédéon Jean, directeur exécutif du Centre d’Analyse et de Recherche en Droits de l’Homme (CARDH), met en évidence l'importance de s'attaquer aux causes structurelles de l'insécurité en Haïti, telles que la pauvreté, l'inégalité sociale et le manque d'accès à l'éducation et aux opportunités économiques. Pour lui, ces facteurs sont autant de nourriture pour l'instabilité dans le pays. Il en appelle donc aux autorités pour qu'elles prennent des mesures sérieuses visant à résoudre ces problèmes profonds, qui représentent autant de défis pour la sécurité nationale.
Les déclarations de ces trois acteurs de la société civile mettent en évidence l'urgence d'une réponse forte et coordonnée face à la situation sécuritaire préoccupante en Haïti. Cela souligne la nécessité pour le gouvernement de prendre des mesures immédiates pour rétablir la stabilité, protéger les citoyens et créer un environnement propice à l'épanouissement de la démocratie et des droits fondamentaux. Les regards sont désormais tournés vers les autorités haïtiennes et la communauté internationale, appelées à répondre de manière concertée à l'appel pressant de la société civile pour sortir le pays de cette crise profonde.
Marvens Pierre
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