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Réforme constitutionnelle : l’OIDG dénonce un processus biaisé et appelle à un pacte de gouvernabilité


Les réactions fusent de toute part depuis la remise de l'avant-projet de Constitution au Conseil Présidentiel de Transition (CPT).La dernière en date est celle de l’Observatoire International pour la Démocratie et la Gouvernance (OIDG) qui monte au créneau. Dans une note de conjoncture rendue publique ce jeudi, l’institution tire la sonnette d’alarme sur les dérives potentielles entourant la publication de l’avant-projet.


Fidèle à sa mission de promotion d’une gouvernance démocratique et inclusive, l’OIDG estime que la question constitutionnelle reste un enjeu fondamental pour l’avenir institutionnel du pays. Mais encore faut-il que la démarche soit portée par un processus crédible, transparent et participatif. Ce qui est loin d’être le cas actuellement, selon l’organisation.


L’avant-projet, qui suscite des remous dans les sphères politiques et sociales, ne fait pas l’unanimité. Pire, il reflète l’absence d’un consensus national et d’une implication réelle des forces vives de la nation. Partis politiques, société civile, diaspora, universitaires, jeunesse, communautés locales : autant d’acteurs marginalisés dans une consultation jugée superficielle et peu représentative. L’OIDG pointe également de graves lacunes dans le contenu du texte, notamment une concentration excessive des pouvoirs, des déséquilibres institutionnels marqués, des imprécisions juridiques inquiétantes et l’absence de mécanismes d’application solides.


Face à cette impasse, des voix s’élèvent pour réclamer un retour temporaire à la Constitution de 1987 en vue de la tenue des prochaines élections. Une option juridiquement possible, admet l’OIDG, mais qui ne résout pas les failles structurelles du texte existant. Le Conseil Présidentiel de Transition, de son côté, ne semble pas en mesure, dans les délais impartis, d’organiser des élections crédibles d’ici au 7 février 2026. Une précipitation, avertit l’OIDG, ne ferait qu’aggraver la crise de confiance envers les institutions et compromettre toute tentative de stabilisation démocratique.


Dans ce climat de méfiance, l’organisation plaide pour un véritable dialogue national, structuré et ouvert, devant déboucher sur un pacte de gouvernabilité à long terme. Un engagement sur 25 ans, qui permettrait de construire une vision commune de l’avenir d’Haïti, autour d’institutions fortes, de mécanismes éprouvés et d’acteurs légitimes. Pour l’OIDG, il ne s’agit pas d’éluder la réforme constitutionnelle, mais de poser les bases de son acceptabilité dans un climat d’inclusion, de stabilité et de confiance.


Sans un large consensus, martèle le président de l’OIDG, Ambroise Guillaume, Ph.D., aucune réforme de la loi fondamentale ne pourra être durable. Ni l’avant-projet actuel, ni un retour isolé à la Constitution de 1987 ne sauraient constituer une solution viable. Seul un sursaut collectif, mû par la concertation, la lucidité et le sens du compromis, pourra rouvrir les chemins de l’espérance institutionnelle pour Haïti.


Yves Paul LEANDRE

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