Le gouvernement dominicain, acculé par les commerçants et les producteurs affectés par la fermeture, depuis le 15 septembre, de la frontière, annonce sa réouverture à partir du 11 octobre.
La décision du président dominicain, Luis Abinader, de fermer la frontière avec Haïti, n'aura duré que moins d'un mois, soit du 15 septembre au 11 octobre.
En effet, les commerçants et les producteurs dominicains n'ont pas arrêté de se plaindre des pertes occasionnées par cette décision qui affectait leurs relations commerciales avec Haïti.
Cependant, c'est pour les "corridors commerciaux" que le gouvernement dominicain rouvrira la frontière à partir du mercredi 11 octobre à 6 heures du matin.
" La présidence de la République a rendu compte aujourd’hui des nouvelles mesures prises par le Conseil national de sécurité concernant la fermeture des frontières et a procédé à la mise en place de couloirs commerciaux provisoires", lit-on dans les journaux dominicains.
Le gouvernement annonce aussi la mise en place d’un registre biométrique à la frontière et la création d’un fonds pour la mécanisation du travail agricole.
Les haïtiens seront toujours interdits d'entrer sur le territoire dominicain.
Voici les nouvelles mesures prises par le Conseil national de sécurité lundi 9 octobre :
1. Par l’intermédiaire de la Banque de développement et d’exportation (Bandex), nous activerons un fonds pour financer un vaste programme de mécanisation agricole visant à réduire l’embauche de travailleurs immigrés sans papiers.
2. Nous renforcerons la militarisation de la frontière pour rendre encore plus difficile l’accès à notre territoire pour les membres de gangs fuyant la force multinationale.
3. Nous maintiendrons la fermeture migratoire de la frontière, indéfiniment, pour empêcher le transit des personnes en provenance du territoire haïtien.
4. Nous prolongerons indéfiniment la suspension de la délivrance de visas aux citoyens haïtiens.
5. Nous interdirons l’exportation d’appareils électroniques, de ciment, de tiges et d’autres matériaux de construction afin d’empêcher la construction de structures qui menacent nos actifs environnementaux.
6. Nous permettrons des corridors commerciaux provisoires (PCC), avec des mesures de contrôle militaire strictes et un enregistrement biométrique obligatoire, dans les provinces de Dajabón, Elías Piña, Independencia et Pedernales pour faciliter le commerce des produits dominicains essentiels tels que les aliments et les médicaments, en particulier pour les nourrissons.
7. Nous chargeons le Conseil d’administration de rédiger d’urgence le règlement d’application de la loi 216-11 sur les marchés frontaliers, afin de garantir des niveaux élevés de sécurité.
Le porte-parole de la présidence, Homero Figueroa, a expliqué qu’avec la fermeture de la frontière, les gangs haïtiens sont tenus à l’écart du territoire dominicain; le retour volontaire de milliers d’immigrants est encouragé; l’entrée d’immigrants sans papiers est réduite; La contrebande d’armes et de substances interdites est contrôlée.
Cependant, c'est pour contraindre les haïtiens à abandonner les travaux de construction d'un canal sur la rivière massacre que le gouvernement dominicain avait fermé la frontière.
Le porte-parole de la présidence a déclaré qu' « Avec la réactivation du canal de La Vigía, nous avons sauvé le débit de la rivière Dajabón, garanti l’eau à nos producteurs agricoles et préservé la biodiversité des zones humides de la lagune de Saladillo ».
DO/HPN
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