Mirebalais : deux journalistes portés disparus, l'AJH réclame justice et protection
- troforteddy
- 7 avr.
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L'Association des journalistes haïtiens (AJH) tire la sonnette d'alarme face à la disparition inquiétante de deux journalistes à Mirebalais. Dans un communiqué publié le 6 avril 2025, elle interpelle les autorités haïtiennes sur l'urgence d'agir pour garantir la sécurité des professionnels des médias, de plus en plus ciblés par les gangs armés.
L'AJH exprime sa vive inquiétude concernant la situation alarmante des journalistes dans cette région du Plateau Central. Depuis le lundi 31 mars, deux d'entre eux sont portés disparus : Jean Christophe Collègue, ancien correspondant de la Voix de l'Amérique (VOA) et de Radio Kiskeya, dont la maison a été incendiée, et Israël Roger Claudy, correspondant de Radio Ginen, vu dans une vidéo circulant sur les réseaux sociaux, emmené de force avec son frère par des membres d'un gang.
Les ravisseurs les auraient accusés, sans preuve, d'appartenir à la Brigade de surveillance des aires protégées (BSAP). Ce climat de terreur a contraint une dizaine d'autres travailleurs de la presse à se cacher pour échapper aux menaces croissantes.
Depuis plus de deux semaines, Mirebalais vit sous la pression des gangs armés venus de la capitale, notamment ceux affiliés à la coalition « Viv Ansanm », qui ont lancé une offensive brutale le 31 mars dernier. La cité de Benoît Batraville a été prise de court. Des cadavres jonchent les rues, et une évasion spectaculaire à la prison civile a permis à plus de 500 détenus de s'échapper. Près de 6 000 personnes déplacées ont déjà été recensées entre Saut-d'Eau et Mirebalais, selon l'OIM.
Mais cette insécurité qui frappe la presse ne se limite pas au Plateau Central. L'AJH rappelle qu'à Port-au-Prince, dans la nuit du 12 au 13 mars, la radio Mélodie FM a été vandalisée et les locaux de Radio Télévision Caraïbes incendiés par des criminels liés au même groupe armé « Viv Ansanm ».
Dans son communiqué, l'AJH appelle à une mobilisation urgente des autorités pour assurer la sécurité des journalistes et défendre la liberté de la presse, qu'elle qualifie de « pilier incontournable pour sortir Haïti du chaos ». L'association dénonce l'inaction des pouvoirs publics face aux attaques répétées contre les médias et réclame des actions concrètes plutôt que de simples promesses.
Cette organisation professionnelle exprime sa solidarité avec les familles des journalistes disparus et exhorte la communauté à faire preuve d'unité, de responsabilité et de professionnalisme dans ces temps troublés.
Pendant ce temps, alors que le pays sombre de plus en plus dans la violence, les lignes restent figées du côté du gouvernement, tandis que les gangs continuent d'étendre leur emprise sur le territoire. Récemment, dans les hauteurs de Kenscoff, les bandits ont frappé fort en incendiant Le Montcel, un site dédié à l'écotourisme.
Wideberlin SENEXANT
HPN
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