Les réactions se multiplient après l'annonce vendredi du premier ministre Ariel Henry, d'utiliser les forces armées pour aider la Police à lutter contre les gangs armés. Une annonce tardive pour certains, une bonne décision pour d'autres.
Me Reynold Georges a salué cette annonce même s'il juge qu'elle est tardive, faisant remarquer que le gouvernement s'est tourné vers les forces armées haïtiennes après le refus des Etats-Unis, du Canada et de la France notamment, à envoyer leurs soldats en Haïti.
L'historien Georges Michel accueille favorablement l’annonce du premier ministre Ariel Henry et rappelle que la police est une force civile dont la mission principale est de protéger et servir la population.
Il rend l’ancien président américain, Bill Clinton, responsable de la situation prévalant dans le pays pour avoir démobilisé l’ancienne armée en 1994.
L’entrepreneur Ashley Laraque, ex-membre du corps des Léopards, une unité d'Élite de l’ancienne armée, accueille lui aussi favorablement l’annonce du premier ministre Henry.
Toutefois, il se demande si les autorités comptent réellement donner à l’armée, qui dit-il, a une obligation de résultats, les moyens de participer, de manière efficace, dans la lutte contre les gangs armés.
Quant à la directrice exécutive de la Commission Episcopale Justice et Paix (CE-JILAP), Jocelyne Colas, elle pense que le temps est à l’action.
La militante des droits humains s’interroge sur la volonté réelle du premier ministre faisant remarquer que son annonce de mobiliser l’armée arrive après les réticences de pays amis, dont les Etats-Unis et le Canada, à envoyer des troupes en Haïti.
L’ancien sénateur Jean Renel Sénatus est du même avis. Il pense que le temps n’est plus au discours mais à l’action. Il croit aussi qu’il faut donner à l’armée les moyens de participer dans la lutte contre le banditisme.
Le porte-parole du parti Rasin Kan Pep La, Camille Chalmers, fait remarquer que l’armée n’a ni l’effectif, ni les matériels, ni la capacité à lutter contre les gangs.
Il doute de la sincérité du chef de fait du gouvernement à lutter contre l'insécurité, faisant remarquer que cette situation lui est profitable. Camille Chalmers dénonce la complicité entre des dirigeants et des groupes armés.
Quant à l’ancien secrétaire d’état à la sécurité publique, Réginald Delva, il affirme douter que la mobilisation de l’armée aux côtés des policiers dans le cadre de la lutte contre l’insécurité puisse apporter les résultats escomptés sans un plan bien défini.
M. Delva rappelle que l’ancien président Jovenel Moïse avait, lui aussi, annoncé, sans résultats, qu’il allait utiliser l’armée contre les bandits armés.
DO/HPN
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