Haïti : Un an depuis le déploiement de la force multinationale en Haïti, la crise et ses chiffres sont désastreux
- troforteddy
- 25 juin
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Ce 25 juin 2025 marque un an après le déploiement du premier contingent kényan de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) en Haïti, le bilan est désastreux. Selon l’ONU, au moins 2 680 personnes ont été tuées et 957 blessées depuis le début de l’année. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) recense 1,3 million de déplacés internes, un chiffre record pour le pays. Plusieurs quartiers et villes stratégiques comme Kenscoff, Solino, Delmas 30, Carrefour-Feuilles, Mirebalais et La Chapelle sont désormais sous le contrôle de gangs qualifiés de terroristes. Human Rights Watch alerte sur l’urgence d’une réponse internationale renforcée face à une situation qui continue de se détériorer.
Depuis le déploiement de la MMAS en juin 2024, la situation sécuritaire en Haïti n’a cessé de se dégrader. Les groupes armés, désignés comme terroristes par des organisations nationales et internationales, poursuivent leur expansion dans plusieurs régions du pays. Les zones de Kenscoff, Solino, Gressier, Delmas 30, Carrefour-Feuilles et Nazon sont désormais considérées comme perdues par les autorités. En province, les localités de Mirebalais, Saut-d’Eau et La Chapelle ont récemment basculé sous le contrôle des gangs. Sans oublier, pas de territoires reconquis dans ceux déjà occupés par des gangs depuis bien des temps.
Les territoires conquis sont marqués par l’abandon des forces de l’ordre et l’imposition de nouvelles règles par les groupes armés. Ces derniers appliquent des stratégies d’intimidation, de terreur et de contrôle systématique, y compris l’incendie volontaire de quartiers entiers, la pose de barrages routiers et la taxation illégale de la population. Les habitants continuent de fuir massivement, aggravant la crise humanitaire.
Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 1,3 million de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays, dont 245 000 nouveaux déplacés depuis le début de 2025. La majorité des déplacés se retrouvent dans des sites informels souvent installés dans des écoles ou des espaces publics surpeuplés, où les conditions de vie sont qualifiées d’inhumaines par l’Office de la protection du citoyen (OPC).
Par ailleurs, les données publiées par l’ONU indiquent au moins 2 680 morts et 957 blessés enregistrés entre janvier et juin 2025. Les violences armées touchent particulièrement les quartiers populaires de la capitale et certaines villes stratégiques du pays, autrefois considérées comme relativement sûres.
Sur le plan alimentaire, la situation demeure critique. Selon le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), plus de 8 400 personnes déplacées vivent actuellement en situation de famine. Les ressources humanitaires sont insuffisantes, alors que le Plan de réponse humanitaire de l’ONU, destiné à assister 3,9 millions de personnes vulnérables, reste sous-financé à hauteur de 80 %.
Sur le terrain, la Mission multinationale d’appui à la sécurité peine à s’imposer. Sur les 2 500 soldats attendus, seuls 991 sont actuellement déployés, provenant du Kenya, de la Jamaïque, du Salvador, du Guatemala et des Bahamas. La mission rencontre d’importants retards dans l’établissement des neuf bases opérationnelles restantes, indispensables pour assurer une présence durable et sécuriser les zones stratégiques. De plus parmi eux , 3 kenyans sont officiellement connus d'êtres tués à Petite-Rivière de l’Artibonite et d'autres ont eu des graves blessures.
Face à la progression rapide des groupes armés, Human Rights Watch recommande une transformation urgente de la MMAS en une mission pleinement intégrée des Nations Unies, avec des effectifs et des ressources renforcés. L’organisation estime que la réponse internationale reste largement insuffisante et que la population haïtienne est de plus en plus exposée à des violences extrêmes, des déplacements forcés et à une crise humanitaire profonde.
Un an après l’arrivée de la force multinationale dirigée par le Kenya, la situation reste critique. Les territoires tombent successivement sous le contrôle des groupes armés, les déplacés internes se comptent par centaines de milliers, et les capacités de réponse humanitaire peinent à suivre l’évolution rapide de la crise.
Wideberlin Sénexant
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