Dans une lettre adressée à un ami de la diaspora, datée du 24 novembre 2024, Clarens Renois, journaliste et observateur averti, dresse un état des lieux alarmant de la situation en Haïti. À travers des descriptions saisissantes et une analyse lucide, il met en lumière la gravité de la crise et l’urgence d’un réveil national.
Port-au-Prince, jadis, cœur économique et culturel du pays, est aujourd’hui méconnaissable. Clarens Renois décrit une ville en décomposition : marchés désertés, infrastructures détruites, espaces publics transformés en zones de guerre. Croix-des-Bossales, autrefois, poumon de l’économie informelle, n’est plus qu’un amas de détritus, tandis que les lieux emblématiques comme le Champ de Mars et la Cathédrale de Port-au-Prince incarnent désormais le déclin et l’abandon.
Le quotidien des habitants est rythmé par la peur et la violence. La capitale est assiégée par des gangs armés, contraignant des milliers de familles à fuir ou à vivre recluses. « Requiem pour un pays sacrifié », écrit M. Renois, déplorant la spirale de destruction alimentée par l’irresponsabilité de certaines élites locales et l’indifférence de la communauté internationale.
Le journaliste senior retourne sur la session du 20 novembre 2024 aux Nations unies, consacrée à Haïti, qui a renforcé le sentiment de M. Renois que le sort du pays se joue loin de ses frontières. Il critique des discours empreints de compassion apparente, mais motivés par des intérêts géopolitiques. Selon lui, Haïti est devenue une « mise en scène » pour des acteurs internationaux, où l’indignation affichée masque souvent des agendas stratégiques.
Malgré les appels à l’aide, le journaliste écrivain note l’absence de mesures concrètes et durables pour répondre aux besoins réels du pays. Il rejette la pitié et demande un véritable accompagnement pour permettre à Haïti de surmonter ses défis structurels. Face à ce tableau sombre, il exhorte les Haïtiens à prendre leur destin en main. Il plaide pour une mobilisation nationale visant à restaurer la paix, relancer l’économie et reconstruire le tissu social. Selon lui, seule une vision unifiée et des actions concertées permettront au pays de sortir de l’impasse.
Pour lui, Haïti a besoin d’une paix durable, fondée sur des réformes économiques et sociales profondes. Il appelle également à une solidarité internationale authentique, axée sur le développement plutôt que sur des interventions superficielles. Cette lettre est un appel à l’action. Elle souligne que le redressement d’Haïti repose avant tout sur ses citoyens, mais aussi sur une compréhension et un soutien sincères de ses partenaires internationaux.
Le message de Clarens Renois est clair : Haïti peut et doit retrouver sa dignité et sa place sur la scène mondiale. Mais pour cela, il faudra dépasser les divisions, affronter les défis avec courage et bâtir, ensemble, un avenir meilleur. Une belle facture intellectuelle.
Yves Paul LEANDRE
HPN
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