Il faut se mettre en quatre pour vivre en Haïti. La vie au quotidien est une véritable galère. Ce n’est pas du tout facile. Ceux qui ne font pas partie des nantis, doivent se battre durement et, ce, de toutes les façons, pour survivre. Occupés de façon anarchique, sont trottoirs et rues de la capitale haïtienne. Des gens, garçons comme filles, enfants, jeunes et vieux laissés pour compte dans la société, transforment les rues en un espace commercial, a constaté Haiti Press Network.
Dans nos rues sales, ornées de boue et des montagnes de fatras en décomposition en cette fin d’année où, normalement le cap devrait être déjà mis sur les préparatifs liés à la nativité, les débrouillards sont nombreux. Dans la commune de Pétion-Ville particulièrement, ils constituent une vraie entrave à la circulation piétonne et automobile. Pire, ils énervent assez souvent des gens vaquant à leurs activités à qui, ils offrent de façon ennuyeuse leurs marchandises, observons-nous.
Marchant dans la logique de quelques personnes qu’attrapent à la dernière minute au passage un petit quelque chose étant à bord d’un tap-tap, ces marchands et marchandes ambulants envahissent aussi les stations improvisées qui deviennent un lieu où l’on se fait agresser les tympans et l’esprit par des débrouillards qui vous assaillent d’offres de choses, souvent comestibles, en veux-tu en voilà.
Une fois la camionnette commence à être remplie, ils envahissent le côté arrière. Et là, commence aussi les problèmes des passagers et passagères souhaitant parfois un minimum de paix à bord de l’engin, en attendant que le conducteur démarre définitivement à destination finale.
« À 50 gourdes vous buvez du jus, dit quelqu’un. Deux bonbons pour 25 gourdes. Parents, il faut en acheter pour les enfants, lâche quelqu’un d’autre. De l’eau, de l’eau, de l’eau, balance un marchand ici. Du pain et des surettes, enchaine un autre là-bas ». Un véritable concert d’offres de marchandises de toutes sortes non demandées, qui devient malheureusement une forme d’agression des tympans et de l’esprit des passagers.
Certains débrouillards, constatons-nous, voulant récupérer leur sou des mains d’un quelconque passager qui sollicitait quelque chose à la dernière seconde, se rivalisent même de vitesse avec des véhicules. Un spectacle parfois cocasse qui pique la curiosité et qui fait rire les uns les autres.
En effet, ce phénomène de débrouillards en quête de survie observé aujourd’hui plus nombreux dans les stations improvisées de camionnettes et de minibus, laisse lire visiblement la situation socio-économique délétère de la population. De plus en plus de gens vulnérables considérés comme des oubliés de la société, cherchent la survie par tous les moyens. Ce, même avec de petits commerces de rien du tout qui ne valent parfois même pas mille (1000) gourdes.
Texte et photos : Alix Laroche
HPN
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