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Haïti-Santé : Sans secours, l'hôpital général en mal d'enfance depuis près de deux mois

Alors que le gouvernement estimait nécessaire de débloquer une enveloppe de 100 millions (100 000 000) de gourdes au Trésor public pour organiser un carnaval, boudé depuis quelques années par la majorité de la population, qui juge indécent d'aller danser dans ces conditions d'insécurité et de vie chère qui gangrènent la vie quotidienne. Tandis que, d'un autre côté, sont paralysées toutes les activités à l'Hôpital de l'Université d'État d'Haïti (HUEH), où les médecins résidents entament depuis environ deux mois, une grève pour exiger des autorités de meilleures conditions de travail et une augmentation de salaire. Le même refrain qui bloque généralement depuis des lustres, tous les services au sein de ce plus grand centre hospitalier de la capitale, constate Haiti Press Network.


Inutile de penser à se rendre à l'hôpital général pour des soins de santé, car rien n'y est fonctionnel depuis environ 60 jours. Les médecins résidents de cet hôpital de référence de la République qui réclament de meilleures conditions de travail, décident de bloquer toutes les activités pour ces mêmes revendications que sont hérités presque tous les gouvernements qui se sont succédé depuis le départ des Duvalier au pouvoir en 1986.


Une situation qui met vraiment à mal ce centre hospitalier déjà très mal loti depuis des années qui, en plus d'être souffrant, apparemment, n'en peut plus, constate un reporter de HPN.


En effet, c'est un hôpital général rempli de fatras attirant rats, souris, cafards et d'autres animaux nuisibles, mais également de flaques d'eau puante en décomposition qui empestent les narines, observé le vendredi 24 février par l'Agence de presse en ligne HPN.


Pire, cette situation qui perdure est connue de tous, même au plus haut niveau de l'État. Pas même un petit effort côté administratif de l'institution pour assainir l'espace, enlever les immondices et désinfecter un peu l'environnement immédiat. Quelques rares employés trouvés sur place n'ont pas caché leur point de vue.


"Ce n'est pas par méchanceté que nous maintenons la grève à l'HUEH. Ce plus grand centre hospitalier de Port-au-Prince pour ne pas dire le pays, ne peut pas continuer à fonctionner dans de telles conditions d'indignation et d'avillissement. Les responsables doivent assumer leurs responsabilités jusqu'au bout", a déclaré l'une des employés protestataires.


D'après cette fonctionnaire d'État qui a requis l'anonymat, la durée de cette grève de trop et qui se poursuit encore, prouve clairement que la santé publique ou la santé tout court, n'est pas la priorité du gouvernement en place qui, insiste-t-elle, avait choisi plutôt d'investir une somme d'argent importante dans un quelconque carnaval; pendant que le problème qu'engendre la grève au sein de l'hôpital général persiste.


Plus loin, un autre employé assis sur l'un des sièges d'attente de résultats à l'espace du laboratoire médical, vidé pratiquement de presque tous les techniciens et toutes techniciennes affectés à ce service. Voulant réagir dans la presse, ce dernier a sollicité notre micro pour donner sa version concernant cet hôpital sale, laissé pour compte sans eau, sans électricité, bref, sans activités sanitaires.


"C'est comme vous le voyez monsieur le journaliste. L'HUEH qui devrait alors s'occuper correctement des malades, souffre lui-même de tous les maux. En plus de son état lamentable, il y a un déficit chronique de matériels pour travailler. Pourtant, la directrice générale de l'hôpital est là, son administrateur est là, le ministre de la Santé publique est là. Nous réclamons de meilleures conditions de travail et une nette augmentation de salaire devant nous permettre de faire face à cette vie chère qu'on nous impose", a soutenu notre interlocuteur.


À l'hôpital général, dont les activités sont arrêtées depuis près de deux mois, les salles sont vides et insalubres pour la plupart. Certains malades qui n'ont vraiment pas les moyens financiers sont obligés d'y rester. Mais trouver les soins nécessaires que nécessite leur cas demeure une chose rare dans ce contexte où le personnel médical maintient son mot d'ordre de grève.


Les autorités compétentes vont-elles délier la situation qui a déjà trop duré dans un avenir pas trop lointain? Personne ne le sait. Dans le souci d'entendre les deux sons de cloche, HPN a tenté sans succès de contacter la directrice exécutive de cet hôpital, Dr Jessy Colimon Adrien, ancienne responsable de la Pédiatrie de l'HUEH, dont le téléphone ne sonne pas.


Alix Laroche/HPN




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