Par Alix Laroche
Joint au téléphone, ce lundi 17 juin 2024 par HPN, le président de la Fédération nationale des travailleurs de santé (FENATRAS), Lévy Milot Félix, a indiqué qu’environ trente-deux (32) institutions sanitaires de la région métropolitaine de Port-au-Prince, sont en situation de disfonctionnement total depuis les vagues de violences des gangs armés à la capitale déclenchées de façon accélérée, rappelons-le, fin de février de l’année en cours.
D’après Lévy Milot Félix, jusqu’à présent, aucune lueur d’espoir sur la reprise des activités et des services au sein de ces centres sanitaires, majoritairement publics, n’est en vue. Pourtant, constate HPN, les malades à petite bourse sont nombreux dans un Port-au-Prince où l’on parle de « saleté publique » plutôt que de « santé publique ».
Fonctionnant déjà au rabais et dépourvus de tout, l’Hôpital Universitaire d’État d’Haïti (HUEH) communément appelé hôpital général, le Sanatorium, le Centre obstétrico-gynécologique Isaïe Jeanty-Léon Audain (Chancerelles), le Centre psychiatrique, sont entre autres, parmi les espaces sanitaires qui ne fonctionnent plus, à cause de la violence des gangs. Les personnels de ces institutions sanitaires sont également aux abois.
Pris pour cachette de bandits armés, puis vandalisé par les malfrats, l’HUEH, hôpital de référence, constitue le plus grand centre hospitalier de la région métropolitaine de Port-au-Prince, Lévy Milot Félix dit ne remarquer aucun signal des autorités sanitaires de l’État visant à faire fonctionner de nouveau les institutions sanitaires dysfonctionnelles, y compris l’HUEH, très visité par les mal nantis de la population.
D’après le président de la FENATRAS qui critique la mauvaise gestion et dénonce la corruption qui gangrènent ce domaine précis, le système de santé public en Haïti commence à être mis à mal depuis le début des années 2000. Cependant, a-t-il regretté, en dépit de tous les efforts consentis, les engagements pris, toutes les luttes visant à changer les choses dans le sens positif, notamment par les syndicats, la situation reste inchangée et s’aggrave davantage.
Le syndicaliste de 65 ans dont 43, dit-il, dans le système de santé du pays, a exprimé son indignation et son sentiment de découragement quant à la détérioration du système sanitaire du pays de jour en jour. Alors que, a-t-il ajouté, le combat pour l’amélioration du système sanitaire a été le cheval de bataille de la FENATRAS ainsi que le syndicat des travailleurs de santé.
Par ailleurs, il a plaidé pour une réforme en profondeur dans le système sanitaire, sans toutefois, a-t-il précisé, mettre de côté les personnes âgées et expérimentées pour intégrer des médiocres.
Alix Laroche/HPN
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