12 janvier 2010-12 janvier 2024. Voilà déjà 14 années depuis que le pays a connu l’une des plus grandes catastrophes naturelles de son histoire. Un tremblement de terre de magnitude 7.3 sur l’échelle de Richter qui avait secoué fortement le département de l’Ouest et une bonne partie du département du Sud-Est. Les chiffres officiels avaient fait état de plus 250 mille (250 000) morts, des millions de blessés, sans compter des maisons partiellement et totalement détruites ; mettant dans la rue des millions de gens sans-abris, avait constaté Haiti Press Network.
Ce vendredi 12 janvier 2024, devrait en principe marquer la 14e année de commémoration de cette date épouvantable dans la vie de tout un peuple qui vit, malheureusement encore aujourd’hui, avec le phénomène de gangs armés au pays, les pires instants de son histoire ; faute cette fois-ci, d’une panne flagrante d’autorités pourvues de sens de responsabilité et de devoir envers la population.
De nombreuses personnes encore vivantes ayant vécu ce cataclysme, s’en souviennent même si beaucoup d’autres, y compris les dirigeants, semblent dorénavant mettre sur mode silence cet événement majeur, et conjuguer au passé antérieur les séquelles qu’a laissées ce séisme angoissant.
Les traces de cette secousse sismique meurtrière sont encore visibles aujourd’hui. En témoigne, entre autres, le palais présidentiel complètement écroulé, qui peine 14 ans après, à être reconstruit. Il faut souligner aussi les ruines de la cathédrale de Port-au-Prince aujourd’hui encore dressées au cœur de la capitale.
En effet, il y a quelques années, plus précisément depuis que les gangs armés prennent le contrôle de plusieurs endroits de la région métropolitaine de Port-au-Prince, le gouvernement cesse tout carrément d’organiser des activités marquant cette date. Pas même le rituel de recueillement en mémoire des victimes à Saint-Christophe (Titanyen), où des dizaines de milliers de corps sans vie ont été inhumés dans des fausses communes.
Mis à part ce mutisme exacerbé côté étatique à l’égard de cet événement redoutable, il y a également la disparition de toute une série d’activités isolées de tiers personnes scellant cette date tragique, notamment des rassemblements religieux, en vue d’un exercice de prière dans des coins et recoins de Port-au-Prince.
« Ah ! Le tremblement de terre du 12 janvier 2010. Je me le rappelle. C’était le plus grand événement de la nature que je n’ai jamais vu. J’ai failli perdre ma vie, lors de ce séisme catastrophique. Les gens semblent de plus en plus faire une croix dessus. Cela ne fait presque plus l’actualité comme avant. Je ne souhaite pas revivre cet événement d’une seule vie », a marmonné Sultane qui, comme HPN, observe un certain silence amnésique autour de cette catastrophe bouleversante.
De toute évidence, il semblerait qu’il n’y a aujourd’hui que des parents qui puissent expliquer à leurs progénitures ayant pris naissance en 2010 et/ou après, le fil de ce tremblement de terre regrettable qui a laissé des traces indélébiles dans la vie de beaucoup de familles haïtiennes et étrangères, victimes de cet événement malheureux.
Alix Laroche/HPN
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