Suite à l’adresse à la nation dimanche soir du Premier ministre, Dr Ariel Henry, annonçant un nouvel ajustement du prix des produits pétroliers dans les stations d’essence, des mouvements populaires spontanés à caractère violent sont constatés au niveau de plusieurs endroits de la Capitale, particulièrement Delmas, Nazon, Pétion-Ville, paralysant ainsi les activités depuis hier lundi 12 septembre 2022.
Ce mardi matin encore la situation n’est toujours pas claire. Les activités sont pratiquement au point mort. Plusieurs stations de radio de la capitale ont déjà signalé des endroits barricadés, notamment à l’entrée et la sortie Nord de Port-au-Prince. On signale même un corps sans vie d’un jeune garçon sur le macadam au niveau de Delmas 95.
Le transport en commun n’est pas complètement au rendez-vous dans divers circuits, notamment, constate tôt hpninfo.com, sur la route de Kenscoff où la voie publique est totalement libre. Alors que, observons-nous, pas mal de gens en quête d’une ligne, restent debout au bord de la rue attendant en vain une camionnette. D’autres par contre se sont résignés de longer la route à pied, avec toutefois l’esprit dubitatif d’arriver à destination finale.
Cette situation n’est pas différente dans plusieurs grands axes routiers de la capitale, notamment Juvénat, Lalue, Delmas et de bien d’autres. Des barricades de pneus enflammés sont déjà remarquées. Par crainte de violence mais aussi et surtout la rareté sévère de camionnettes, à cause de la pénurie de carburant engendrant une diminution certaine du transport public, de nombreuses personnes déterminées pourtant à vaquer à leurs activités quotidiennes, sont obligées contre elles de rester à la maison.
D’autre part, on signale une situation critique qui se développe également depuis dimanche à l’Arcahaie, particulièrement au niveau du pont Saintard, où de nombreux voyageurs en direction et à destination du grand Nord, se retrouvent bloqués à cause de la route obstruée à cet endroit. La police locale semblerait faire preuve d’impuissance face à cette situation.
Des mouvements non planifiés
Ces mouvements de protestation spontanés déclenchés depuis dimanche soir, soulignons-le, viennent se greffer sur des manifestations qui ont eu lieu précédemment pour dénoncer, entre autres, la crise du carburant depuis des mois dans le pays, l’insécurité grandissante, les prix des produits qui grimpent à une vitesse vertigineuse sur le marché et la démission du gouvernement.
C’est en tout cas, dans ce contexte obscur et ce climat incertain, que la rentrée des classes de l’année académique 2022-2023 déjà reportée pour un mois, s’apprête à être effectuée, le lundi 3 octobre prochain, suivant la nouvelle date fixée par le gouvernement, à travers le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP).
Il faut noter que les autorités ont pris cette décision, sans toutefois annoncer des mesures d’accompagnement des familles qui ne savent, comme toujours, à quel saint s’adresser pour envoyer leurs enfants à l’école.
Alix Laroche
Photo : Archives Google
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