Le Groupe des Personnalités Éminentes (GPE) de la CARICOM qui a effectué sa troisième visite en Haïti début novembre, prévoit de présenter un projet de cadre d’accord, prenant en compte les préoccupations des parties prenantes, dans l’espoir de résoudre la crise politique en Haïti. Malgré les concessions de gouvernance proposées par le Premier ministre, celles-ci ont été rejetées comme un moyen de prolonger son mandat, lit-on dans la déclaration publiée mardi sur le site de l’organisation régionale. Par ailleurs, la CARICOM décrit la situation difficile en Haïti, caractérisée par la persistance des déprédations et de la violence des gangs armés, ainsi que par une impasse politique prolongée.
Selon la CARICOM, Haïti continue de faire face à un cycle implacable de déprédations et de violence perpétrés par des gangs armés, étendant leur emprise sur de nouvelles zones et laissant derrière eux un nombre croissant de victimes. Dans ce contexte tumultueux, les acteurs politiques, conscients de la gravité de la situation, persistent dans leur approche de jeu à somme nulle pour parvenir à un accord susceptible de mettre fin à l’impasse politique prolongée et d’ouvrir la voie à la résolution des multiples facettes de la crise.
Du 8 au 14 novembre 2023, le Groupe des Personnalités Éminentes (GPE) de la CARICOM a entrepris sa troisième visite en Haïti. Initialement encouragé par des informations faisant état d’un accord provisoire sur certains points critiques, résultant des concessions du Premier Ministre Henry lors de discussions informelles pendant l’absence du GPE, le groupe s’est efforcé de capitaliser sur ces avancées, précise la note.
Les discussions du GPE ont porté sur des points d’accord relatifs aux dispositions de gouvernance transitoire visant à instaurer des élections libres et équitables. Parmi ces points figuraient l’élargissement des attributs du Conseil de haute transition pour rééquilibrer le pouvoir exécutif, la composition du Conseil électoral provisoire, la création d’un organe de contrôle gouvernemental, et l’établissement d’un gouvernement inclusif de l’unité nationale. Cependant, il est rapidement apparu que la position intransigeante de certaines sections du groupe d’opposition, exigeant la démission préalable du Premier ministre comme condition sine qua non pour des discussions significatives, persistait.
Les concessions de gouvernance offertes par le Premier ministre ont été rejetées, interprétées comme une manœuvre visant à prolonger son mandat. Malgré des réponses encourageantes de certaines parties prenantes lors des engagements, la polarisation politique reste palpable.
Dans l’espoir de jeter les bases d’une résolution, le GPE élaborera un projet de cadre d’accord prenant en compte les préoccupations soulevées au cours des discussions. Haïti, en proie à une crise complexe, continue d’être le théâtre d’une lutte politique intense, tandis que la mission de médiation du GPE cherche à apporter des solutions concrètes pour sortir le pays de cette impasse.
Marvens Pierre
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