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Haïti-Politique : Sombre bilan politique pour Haïti pendant l'année 2022






L'année 2022 s'achève sans trop grande réjouissance sur le plan politique. Une bien triste année où le constat est alarmant. Selon les chiffres communiqués par l'Organisation des Nations unies, plus de 1400 personnes ont été tuées et plus de 1000 personnes kidnappées par des gangs, en 2022.


Le bilan politique comme les perspectives sont assez sombres. L’Année 2022 aura été celle de l’insécurité et du kidnapping. Le gouvernement n'a pas atteint son objectif en jetant les bases pour une véritable cohésion sociale. La situation générale n'est pas meilleure. Près d'un millier d'enlèvements ont été signalés rien qu'en 2022, et l'insécurité générale continue d'empêcher des millions d'enfants d'aller en classe, en toute quiétude, isole des quartiers entiers et laisse des familles extorquées et brûlées dans leurs propres maisons. Depuis l’assassinat de l’ex-Président Jovenel Moise en 2021, le pays vit une intensification de l’instabilité politique et sécuritaire.


Au pouvoir depuis plus d'un an, le Premier ministre Ariel Henry n'a jamais cessé de tendre la main aux acteurs politiques afin de trouver un consensus national pour créer un environnement propice, pour l’organisation d’élections libres, honnêtes et démocratiques. Port-au-Prince a croulé au cours de cette année sous l’aggravation de la violence et du contrôle des ressources par les gangs de rues, ce qui a causé l’arrêt économique du pays, de septembre à novembre. L'augmentation substantiellement des prix de tous les produits pétroliers en Haïti, aura été l'élément déclencheur d'une série de manifestations à travers le pays contre l'actuel gouvernement. Les gangs de rues plus puissantes que la police nationale ont déstabilisé le pays à la mi-septembre en contrôlant le principal terminal de carburants à Varreux dans la commune de Cité Soleil.


Il a fallu l'intervention du Canada et des Etats Unis pour débloquer la situation. Le Secrétaire d'État adjoint aux affaires de l'hémisphère occidental, Brian A. Nichols accompagné du numéro 2 du commandement Sud de l’armée américaine (Southcom) arrivé en Haïti n’a pas pu faire mieux : « Mon voyage en Haïti intervient à un moment crucial, alors que les Haïtiens sont confrontés à une flambée de choléra, au blocus des ports par les gangs et à une crise du carburant qui exacerbent la situation humanitaire et sécuritaire » avait indiqué M. Nichols. Le Sous-Secrétaire d’État américain aux affaires de l’hémisphère occidental a effectué une autre visite dans le but de rencontrer Fritz Alphonse Jean, le Président élu de l’Accord de Montana. Et selon l’Économiste, les discussions s’étaient penchées sur la nécessité d’un consensus national pour former un gouvernement transitoire devant conduire à des élections crédibles. Ensuite viennent les sanctions des Etats-Unis pointant Joseph Lambert, Président du Sénat, pour son implication dans des actes de corruption et une violation flagrante des droits de l'Homme. Le président du Sénat, Lambert, a abusé de sa position publique en participant à des activités de corruption qui ont porté atteinte à l'intégrité du gouvernement haïtien, et Youri Latortue également impliqué dans des activités de trafic de drogue. L'ancien sénateur de l'Artibonite, s’est livré au trafic de cocaïne de la Colombie vers Haïti, selon le département du Trésor américain. L'Organisation des Nations-Unies a adopté, à l’unanimité, la résolution 2653 (2022), par laquelle il crée un régime de sanctions concernant Haïti (interdiction de voyager, gel des avoirs et embargo sur les armes). Le 4 novembre 2022, le Canada a annoncé des sanctions contre 2 autres personnes en réponse à la conduite inacceptable de membres de l’élite politique haïtienne qui apportent un soutien financier et opérationnel illicite à des gangs armés. Le 10 novembre 2022, le Canada a intégré dans le droit canadien, en vertu de la Loi sur les Nations Unies, la Résolution 2653 du Conseil de sécurité des Nations Unies prévoyant des sanctions, en réponse à la conduite inacceptable de gangs criminels armés en Haïti. Les sanctions imposent une interdiction sur les opérations à l’encontre d’un chef de gang Jimmy Cherizier dit Barbecue et le 17 novembre 2022, des sanctions contre 6 autres membres de l’élite politique haïtienne sont entrées en vigueur dont L’ancien président Michel Martelly et l’ancien Premier ministre sous son administration, Laurent Lamothe, également Jean Henry Céant, qui a aussi occupé le fauteuil de la Primature pendant la Présidence de Jovenel Moïse. Les sénateurs Rony Célestin et Hervé Fourcand ainsi que l’ancien président de la Chambre basse, Gary Bodeau, pour avoir également alimenté la violence en Haïti.


Après la classe politique, le secteur économique en Haïti est aussi dans la ligne de mire du Canada. Affaires mondiales Canada, a annoncé que trois hommes d’affaires haïtiens ont rejoint la liste des personnalités sanctionnées. Ces sanctions sont adoptées en vertu du Règlement sur les mesures économiques spéciales visant Haïti, et en réponse à la conduite inacceptable de membres de l’élite haïtienne qui apportent un soutien financier et opérationnel illicite à des gangs armés. Jusqu’à date, le Canada a adopté des sanctions contre Joseph Lambert, Youri Latortue, Jimmy Chérizier, Gary Bodeau, Rony Célestin, Hervé Fourcand, Michel Martelly, Jean Henry Céant, Laurent Lamothe, Gilbert Bigio, Reynol Deeb et Sherif Abdallah.


Avec ces régimes de sanctions, le gouvernement a, le 21 décembre, signé un accord avec des représentants de partis politiques, d’organisations de la société civile et de membres du secteur privé. Par cet accord, le gouvernement est prêt à installer 3 nouveaux membres désignés pour former le Haut Conseil de la Transition (HCT), en début du mois de janvier 2023. Plus de 700 signataires, issus des milieux politiques, de la société civile et du secteur privé d'affaires, ont déjà validé l’accord de « Consensus national pour une transition inclusive et des élections transparentes », cadre légal. Le HCT,ainsi que l’Organe de contrôle de l’action gouvernementale (OCAG) devront permettre « un équilibre politique » et viendront s’ajouter au gouvernement. Le HCT va participer au choix des membres du Conseil électoral provisoire (CEP), du comité d’experts en charge de la révision de la Constitution, et dans la reconstitution de la Cour de cassation. Le HCT va également participer au remaniement ministériel, aux changements dans les hautes directions de l'administration publique et à la réforme dans la diplomatie haïtienne. 2022, une année difficile pour Ariel Henry qui a profité de ce Momentum pour placer des pions importants, ce qui laisse augurer que 2023 sera meilleure puisqu'elle est décrétée par le gouvernement, année électorale.


YPL/HPN

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