Haïti-Politique : Le CPT face à son échec total, après un an au pouvoir
- troforteddy
- 23 févr.
- 3 min de lecture

Près d’un an après son installation, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) d’Haïti est confronté à un bilan désastreux. Les espoirs d’un redressement national, nourris par une population épuisée par des années de crise, se sont rapidement évanouis. À la place, le pays sombre dans un chaos économique, sécuritaire et humanitaire sans précédent. Alors que les Haïtiens endurent des conditions de vie insupportables, les divisions internes au sein du CPT paralysent toute action cohérente et efficace.
Une économie en ruine
Depuis l’arrivée du CPT, aucune politique économique sérieuse n’a été mise en œuvre pour relancer la production nationale, stabiliser la gourde ou soulager la souffrance des citoyens. Les indicateurs économiques sont au rouge : l’inflation atteint des niveaux records, le coût de la vie explose, et le chômage touche une grande partie de la population active. Les pénuries de carburant et de biens de première nécessité asphyxient l’économie informelle, dernier filet de sécurité pour des millions de personnes.
Les entreprises ferment les unes après les autres, incapables de faire face à l’instabilité et à la hausse des coûts. Les investissements étrangers, déjà rares, se sont pratiquement taris. Le pays est en panne, sans aucune perspective de relance à court ou moyen terme. Pour les Haïtiens, cette situation se traduit par une pauvreté croissante et un désespoir généralisé.
Une insécurité galopante
Malgré l’acquisition de blindés et d’équipements militaires, la situation sécuritaire n’a cessé de se détériorer. Les gangs armés, plus puissants que jamais, ont étendu leur emprise sur des territoires entiers, y compris dans la capitale, Port-au-Prince. Ils terrorisent la population, commettant des assassinats, des enlèvements et des attaques armées en toute impunité. Les forces de l’ordre, sous-équipées et démoralisées, sont incapables de faire face à cette menace grandissante.
Les promesses du CPT de reprendre le contrôle du pays et de rétablir l’ordre public sont restées lettre morte. Au lieu de cela, les gangs continuent de défier l’État, qui apparaît de plus en plus comme un spectateur impuissant. La population, prise en étau entre la violence des gangs et l’inaction des autorités, vit dans un climat de peur permanent.
Une crise humanitaire sans précédent
La situation humanitaire en Haïti est catastrophique. Plus de la moitié de la population a besoin d’une aide d’urgence pour survivre. La famine menace des milliers de familles, tandis que le manque d’eau potable et de soins de santé aggrave les conditions de vie déjà précaires. Les hôpitaux, débordés et sous-équipés, sont incapables de répondre aux besoins de la population. Les écoles, souvent fermées en raison de l’insécurité, privent une génération entière d’éducation.
Les institutions étatiques, affaiblies par des années de mauvaise gestion et de corruption, sont incapables de fournir des services de base. Les organisations internationales et humanitaires tentent de combler le vide, mais leurs efforts sont insuffisants face à l’ampleur de la crise. Pendant ce temps, les membres du CPT semblent plus préoccupés par leurs querelles internes que par la souffrance de la population.
Des divisions internes qui paralysent l’action
Au lieu de s’unir pour faire face aux multiples crises qui frappent le pays, les membres du CPT se livrent à des luttes de pouvoir et à des guerres de positionnement. Ces divisions internes ont paralysé toute action efficace, laissant le pays sombrer un peu plus chaque jour. L’absence de leadership et de vision commune a transformé le CPT en un symbole d’échec et d’impuissance.
Les promesses de réformes et de redressement national ont été balayées par l’inertie et l’incompétence. Les Haïtiens, qui avaient placé un maigre espoir dans ce conseil de transition, se sentent trahis et abandonnés.
Un bilan accablant
Un an après son arrivée au pouvoir, le bilan du CPT est sans appel : échec total. Aucun progrès significatif n’a été réalisé dans aucun domaine. L’économie est en ruine, l’insécurité règne en maître, et la crise humanitaire atteint des proportions dramatiques. Pendant ce temps, les membres du CPT, englués dans leurs querelles internes, ont démontré leur incapacité à gouverner et à répondre aux besoins urgents de la population.
L’histoire retiendra cette période comme une trahison des espoirs placés dans le CPT. Alors qu’Haïti saigne, les responsables de cette débâcle portent une lourde responsabilité. L’heure n’est pas au pardon, encore moins à l’absolution. Il est temps que les dirigeants haïtiens et la communauté internationale prennent des mesures concrètes pour éviter un effondrement total du pays.
Yves Paul Léandre
HPN
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