top of page

Haïti-Politique : Et l’État s’adapte au chaos, hélas !



En contraste avec l’image exposée par l’Haïti d’aujourd’hui à la face du monde, les sept péchés capitaux sont beaux comme des anges. En haut comme en bas, à côté comme au milieu, au plus haut sommet de l’Etat comme au plus bas de l’échelle sociale, nous sommes des vrais champions de la mesquinerie, de la laideur, de la vilénie, de l’impéritie. Longtemps déjà, on s’est habitué, non sans haut-le-cœur et sans résignation, à entendre députés, sénateurs ou ministres se plaindre des petites difficultés quotidiennes dues à l’irresponsabilité de l’Etat, comme de simples citoyens lambdas ; comme s’ils n’avaient pour tout rôle que le siphonnage des maigres ressources du Trésor public. Ce sont les privilèges sans la responsabilité !


Une récente circulaire du Ministère des Affaires Etrangères et des Cultes est évocatrice de l’impuissance confirmée et acceptée de l’État qui n’a d’autre choix que : faire comme tout le monde !Un État qui semble avoir fait sien le même vieux livre de prédilection du peuple haïtien sur L’Art d’être résilient à ses dépens. En effet, dans la circulaire en question, il est annoncé que le « Ministre des Affaires Étrangères et des Cultes, Son Excellence Monsieur Jean Victor GÉNÉUS a décidé que le Ministère fonctionnera trois jours ouvrables par semaine à savoir : mardi, jeudi et vendredi, en raison de la pénurie de carburant. » Après avoir perdu tout son sens, voilà qu’aujourd’hui l’Etat est en panne d’essence. Situation ubuesque ! Comme les banques commerciales privées, les entreprises privées, comme Ti Sonson chauffeur de taxi, le Ministère des Affaires Etrangères et des Cultes, en l’occurrence l’État, est obligé de s’adapter à la condition chaotique créée par les gangs armés et leurs financeurs. C’est le temps des accommodements. Des accommodements absurdes, dirions-nous. Inutile de noter que cette circulaire émane du Titulaire de fonction qui avait osé dépasser les limites de l’absurde, à la tribune de l’ONU, pour laisser entendre qu’en Haïti « tout est globalement sous contrôle ».

Abstraction faite de ce qu’un Hobbes ou qu’un Hegel entendait lui déléguer, l’État, dans son sens le plus classique, se définit comme l’autorité souveraine s’exerçant sur un peuple et un territoire déterminés. Aujourd’hui moins qu’hier, l’État haïtien, si le nom de cette institution qui à la fois anoblit et ennoblit est encore applicable à cette ‘’chose vide’’ dont Ariel Henry est le représentant tout-puissant, n’a d’autorité sur rien ni personne. Pourtant, outre la technicité, l’impersonnalité et la continuité, l’omnipotence est l’un des traits caractéristiques de l’Etat qui a fait croire, supposons-nous, à bon nombre de penseurs qu’Il est le représentant de Dieu sur terre. Qu’est-ce qu’un Etat qui ne remplit pas son rôle ? La réponse est dans le néant qui s’impose partout dans le pays... Feu le Professeur Rémy Mathieu aimait à répéter qu’il n’est pas bon de laisser des enfants jouer dans les papiers de la République. Aujourd’hui, le principal formateur haïtien de cadres supérieurs en administration et en gestion doit se retourner dans sa tombe, puisque des enfants ont non seulement badiné avec les papiers de la République, mais ils les ont tous déchirés.

GeorGes Castiba Allen


2 vues0 commentaire

Kommentare


ONA.jpg
brh_ad.jpg
votre_publicite.jpg
kredi-ener.jpg
hpn_full_logo.png
bottom of page