Haïti-Politique : Bocchit Edmond appelle à une alternative régionale pour restaurer la sécurité et la démocratie
- Marvens Pierre
- 21 mai
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L’ancien ministre des Affaires étrangères et directeur exécutif de l’Observatoire Haïtien des Relations Internationales (OHRI), Bocchit Edmond, s’est exprimé dans le même sens que le sénateur américain Marco Rubio en proposant la création d’une Mission interaméricaine pour restaurer la sécurité et la démocratie en Haïti, face à l’échec constaté de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMS).
L’initiative de M. Rubio, qui s’appuie sur la Charte démocratique interaméricaine et le Traité de Rio (TIAR), se veut une alternative régionale, juridiquement fondée et politiquement légitime. L’appel de Bocchit Edmond intervient après une déclaration du sénateur américain Marco Rubio devant la commission des Affaires étrangères du Sénat, au cours de laquelle il a reconnu que la mission actuelle ne fonctionne pas. Une position que Bocchit Edmond affirme avoir défendue à plusieurs reprises.
La mission interaméricaine proposée reposerait sur deux instruments majeurs de l’Organisation des États américains (OEA) : la Charte démocratique interaméricaine (2001) : elle permet une action collective en cas de rupture de l’ordre démocratique (articles 17 à 21); le TIAR (Traité de Rio, 1947) : il autorise une réponse hémisphérique face à des menaces contre la paix ou à des actes d’agression.
Trois objectifs stratégiques sont fixés : 1) Rétablir l’ordre public : démantèlement des gangs armés, sécurisation des axes stratégiques, protection des populations. 2) Favoriser la transition démocratique : appui à la réforme constitutionnelle et à l’organisation d’élections générales. 3) Reconstruire les institutions : avec un ancrage régional et le soutien des partenaires clés.
Cette action régionale, précise l’ancien chef de la diplomatie haïtienne, serait conforme au chapitre VIII de la Charte des Nations Unies. Il appelle à un sursaut collectif pour protéger une population livrée à elle-même.
« Le peuple haïtien doit retrouver le droit d’élire ses dirigeants. Trop d’innocents sont devenus des réfugiés dans leur propre pays », conclut Bocchit Edmond.
Yves Paul LEANDRE
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