Alors que le pays n’a pas encore fini de pleurer la mort subite et tragique de Mikaben, des hommes armés sans foi ni loi, sans feu ni lieu, ont tenté d’ôter la vie au journaliste du journal Le Nouvelliste et de Magik9, Roberson Alphonse. Ils ont voulu assassiner une Voix, une Conviction, un Engagement, une Sommité... Ils ont voulu fermer une « belle gueule » qui, à l’évidence, les dérange, pour faire plus de places sur la bande FM et sur les réseaux socionumériques au « Tout voum se do » qui les arrange, au « Pete chawa » qui plonge le pays tout entier dans l’« Oubli d’être ». Oui, ils ont voulu déconstruire un Journaliste digne du nom, pour empêcher d’autres, journalistes en exercice ou aspirants journalistes, de se construire à la lumière d’un parfait modèle, de suivre une belle voie afin de redonner un sens et un contenu au beau qualificatif de « Chien de garde de la démocratie », bafoué depuis bien longtemps. Même si Haïti peine à tenir sa belle promesse républicaine de Liberté, elle proclame encore, à tort et à travers, une quelconque démocratie. En finir avec cette « Démocratie caricaturale » qui donne à l’Haïtien doté encore d’une certaine conscience, l’envie d’être ou de devenir Quelqu’un pour faire de son pays Quelque chose, voilà le but de ceux qui s’en sont pris au journaliste, tôt dans la matinée du mardi 25 octobre 2022. L’attentat à la vie de Roberson Alphonse est un message disant qu’ils veulent tous nous réduire au Silence…Le Silence auquel ils veulent nous réduire n’est pas le Silence à valeur philosophique qui a fait dire Euripide : « Parle si tu as des mots plus forts que le silence, ou garde le silence ». Encore moins Celui de la sagesse populaire affirmant que : « La parole est d’argent, mais le silence est d’or ». Loin s’en faut ! Le Silence dont ils font la promotion par la violence et qu’ils veulent que tous nous nous approprions, c’est le Silence à la fois inhumain et non-humain. Le Silence qui abrutit et abêtit l’homme. Le Silence anesthésique qui rend l’âme et le cœur insensibles face au mal quelle que soit sa gravité. Le Silence égoïste qui empêche à celui qui l’observe de comprendre les souffrances et les douleurs de l’autre, puisque pour ainsi dire tout élan altruiste et empathique est asphyxié, mort-né, tué dans l’œuf. Le Silence je m’en-foutiste qui fait confondre délibérément la noirceur de la misère merdique à la roséité de la rose. En tout et pour tout, ils veulent nous voir singer les Ministres, en observant le Silence anesthésique, égoïste, je m’en-foutiste qui fait croire n’avoir aucun droit, aucun devoir, aucune responsabilité. Ce Silence ministérielqui fait perdre sens et bon sens. Oui, le Silenceauquel ils veulent nous réduire c’est ce Silence plusdéshumanisant qu’un kidnapping perpétré par le gang d’Izo, plus paralysant que le blocage du plus grand Terminal gazier occasionné par Barbecue et sa bande, plus terrible qu’une frappe des « 400 Mawozo » ou de Vitelhomme contre des civils innocents. Plus terrible qu’une attaque armée est le silence des Ministres…
GeorGes Castiba Allen
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