Haïti : Perturbations et formation de nouveaux camps de PDI suite aux attaques des gangs armés en février
- troforteddy
- 11 mars
- 2 min de lecture

Dans une note d’information publiée ce lundi 10 mars 2025, Combite Pour la Paix et le Développement (CPD) a souligné que les violences perpétrées par les gangs armés ont atteint une ampleur inattendue au cours du mois de février. Ces attaques ont entraîné des perturbations majeures, provoquant la destruction de plusieurs camps de personnes déplacées internes (PDI) et la formation de nouveaux sites d’accueil pour les populations fuyant l’insécurité. Cette situation a non seulement déstabilisé les plans des acteurs humanitaires, mais a également ralenti la distribution de l’aide humanitaire.
Des attaques meurtrières et des déplacements massifs
Le 17 février 2025, les membres de l’organisation criminelle Viv Ansanm ont lancé une attaque dévastatrice sur le camp Acra, situé à Delmas 30. Selon le CPD, les assaillants ont incendié les abris et tué des dizaines de personnes. Les survivants ont été contraints de fuir vers des zones plus sûres, notamment à Delmas, où de nouveaux camps ont été établis, tels que celui du Bureau des travaux publics et celui de l’École Pierre Labitrie. Des scènes similaires se sont produites dans les zones de Carrefour Feuille et près de Nazon, exacerbant la crise humanitaire.
Une réponse humanitaire en mouvement
Dans le cadre de son projet visant à protéger les personnes déplacées internes affectées par les violences armées dans les quartiers précaires de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, le CPD a mobilisé des équipes d’observateurs et d’agents de liaison. Ces équipes ont pour mission de suivre les mouvements des déplacés et d’évaluer leurs conditions de vie dans les nouveaux sites. Les données recueillies seront partagées avec les agences humanitaires afin de mieux coordonner les interventions et les soutiens nécessaires.
Les 6 et 7 mars 2025, des équipes du CPD ont visité plusieurs sites, dont le camp Fusion à Christ-Roi, l’École Nationale Pierre Labitrie à Delmas 31, et l’annexe du ministère des Affaires Sociales et du Travail à Delmas 33. Ces deux derniers sites, récemment établis, accueillent des déplacés fuyant les violences récurrentes dans la zone de Bas de Delmas. Les équipes ont constaté des conditions de vie extrêmement précaires, avec un risque accru de violences basées sur le genre (VBG). Des discussions ont été engagées avec les comités de gestion des camps pour identifier les besoins urgents.
Une crise humanitaire qui s’aggrave
Depuis le 14 février 2025, plus de 42 538 nouvelles personnes ont été contraintes de quitter leurs foyers pour se réfugier dans des camps de fortune. Parmi elles, des enfants, des adolescents, des adultes, des personnes à mobilité réduite et des femmes enceintes sont confrontés à des conditions de vie déplorables. Le CPD s’efforce de recenser les besoins de protection prioritaires pour ces populations vulnérables et prévoit des visites régulières dans les camps pour assurer un suivi continu.
Les données officielles révèlent qu’en 2024, près d’un million de personnes ont été déplacées à cause des violences armées dans les quartiers de Port-au-Prince. Parmi elles, 800 000 ont trouvé refuge dans des camps improvisés répartis dans la capitale. Face à cette crise persistante, le CPD appelle à une coordination renforcée entre les acteurs humanitaires et les autorités locales pour répondre efficacement aux besoins des populations affectées.
Me Godson LUBRUN
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