Dans une correspondance adressée au ministre de l’économie et des finances, Michel Patrick Boisvert, en date du 20 Juillet 2023, l’Association des professionnels du pétrole (Appe) dirigée par M. Randolph Rameau, attire attention sur les risques que pose l’activité des gangs à l’intérieur du Terminal Varreux et sur les deux principaux axes routiers, Nord et Sud, sur le fonctionnement de la chaine d’approvisionnement du pays en produits pétroliers.
L’Appe craint une escalade qui paralyserait le secteur du transport et réduirait à néant ses efforts pour approvisionner le pays en carburant. Déjà, des compagnies de transport, parmi les plus importantes ont informé les importateurs de leur intention de résilier les contrats de transport. Aussi, pour éviter une paralysie, pareille à celle survenue avec le blocage du Terminal Varreux, l’Appe se joint aux compagnies de transport, pour tirer la sonnette d’alarme et solliciter les bons offices du gouvernement pour trouver une solution à ce préoccupant problème. Le Président de l'Appe, rappelle qu'à la faveur de l’appréciation de la monnaie nationale, les compagnies ont pu importer suffisamment de produits pour satisfaire les besoins du marché. Cependant, les importants tarifs imposés par les gangsters, à l’entrée et à la sortie du terminal et au niveau des postes de péages, rendent prohibitifs les coûts de transport que les distributeurs ne peuvent répercuter sur le prix à la pompe sous peine de sanctions.
Les transporteurs, selon les informations transmises à l’Appe, doivent payer, en nature, 15 gallons de carburant par camion pour avoir accès au Terminal, 200 mille gourdes pour sortir les camions et 800 mille gourdes de droit de passage (par flotte) jusqu’à la route de l’aéroport. À ceci viennent s’ajouter d’autres paiements à négocier sur tout le circuit nord, en fonction de la route empruntée. Quant à la sortie sud de la capitale, elle est pratiquement bloquée au niveau de Martissant, et en cas de vol ou de détournement d’un camion, la restitution du produit volé est à la charge du transporteur.
Depuis le 20 juillet à nos jours, le Gouvernement reste muet. Et aucune décision ne semble augurer de jours meilleurs pour la population et les entrepreneurs du secteur pétrolier. La situation dépasse les limites de l’acceptable, cependant tout le monde semble vouloir se conformer à cette vie imposée par les gangs.
Yves Paul LEANDRE
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