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Haïti - ONU : Le BINUH alerte sur les menaces pesant sur la transition en cours



La cheffe du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH), Isabelle Salvador a dressé un tableau sombre de la situation sociopolitique haïtienne lors de sa déclaration devant le Conseil de sécurité de l'ONU, ce lundi 21 avril 2025. Si des avancées politiques ont été notées, les défis sécuritaires croissants menacent sérieusement le calendrier de transition démocratique dans le pays selon Mme Salvador. 


Dans son discours, la cheffe du BINUH a salué les efforts des autorités haïtiennes, qui, malgré un contexte sécuritaire extrêmement tendu, continuent d’avancer dans le processus politique. "Le Conseil Présidentiel de Transition, dirigé par Fritz Jean, maintient son objectif d’organiser des élections d’ici février 2026, conformément à l’accord signé un an plus tôt. Des consultations ont été menées sur la réforme constitutionnelle, et le Conseil électoral provisoire poursuit ses préparatifs logistiques en collaboration avec le PNUD et la Task Force onusienne", a-t-elle déclaré.


Cependant, Mme Salvador souligne que la détérioration rapide de la sécurité met en péril l’organisation d’élections inclusives et crédibles en Haïti. "Sans un rétablissement de l’ordre public et de la stabilité, il sera difficile de rompre avec le cycle des régimes transitoires et de rétablir des institutions élues démocratiquement", a-t-elle prévenu. 


Face à cette situation d'urgence, Isabelle Salvador a plaidé pour une redéfinition stratégique du mandat du BINUH, adaptée aux réalités du terrain, afin de concentrer les ressources sur les priorités essentielles : soutien au dialogue politique, réduction de la violence communautaire, promotion des droits humains et appui au renforcement des capacités nationales. 


La cheffe du BINUH a également mis en lumière les initiatives en cours, telles que la création d’une Commission Nationale pour le Désarmement, le Démantèlement et la Réinsertion(CNDDR), ainsi que l’élaboration d’un projet de loi sur les armes. Elle a salué les récentes mesures gouvernementales, notamment la mise en place d’unités judiciaires spécialisées et la volonté de poursuivre les crimes financiers et les acteurs qui financent les groupes armés. 


Concernant la crise humanitaire, Isabelle Salvador a tiré la sonnette d’alarme. La violence et les épidémies, dont le choléra, affectent gravement la population. Des centaines d’écoles et de centres de santé ont dû fermer à Port-au-Prince, aggravant la détresse des Haïtiens. Elle a lancé un appel pressant aux États membres pour financer le plan de réponse humanitaire 2025. 


À l'issue de son discours, Mme Salvador appelle la communauté internationale à continuer d'accompagner le peuple haïtien pour éviter que le pays ne sombre davantage dans le chaos. Le soutien aux forces de sécurité nationale, en particulier via des unités spécialisées de la PNH et des équipements adéquat, est présenté comme une nécessité absolue. 

Judelor Louis Charles (HPN)

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