Le déploiement de la force multinationale en Haïti, dirigée par la police kenyane, est actuellement confronté à des obstacles judiciaires au Kenya. La Haute Cour de Nairobi a fixé une audience au 7 octobre pour examiner un nouvel appel d'un parti d'opposition kenyan contre ce déploiement. L'avocat Ekuru Aukot, chef du parti minoritaire Thirdway Alliance, a déclaré que le tribunal, actuellement en vacances, statuera sur cette affaire à son retour. Aukot a accusé la branche exécutive du président William Ruto d'utiliser des tactiques dilatoires pour retarder le processus.
Ce parti avait déjà déposé une plainte similaire en octobre dernier, ce qui avait temporairement bloqué la mobilisation prévue de plus d'un millier d'agents kenyans en Haïti. Bien que cette première décision n'ait pas empêché le gouvernement kenyan de donner son feu vert au déploiement le 13 octobre, un nouvel obstacle est apparu lorsque le tribunal l'a interdit le 26 janvier. Le tribunal a déterminé que le Conseil national de sécurité du Kenya n'avait pas le pouvoir d'envoyer des policiers à l'étranger sans un accord réciproque avec le gouvernement hôte.
Cependant, un pacte bilatéral a été signé le 1er mars dernier entre l'ancien premier ministre haïtien Ariel Henry et le président William Ruto à Nairobi. Mais selon Aukot, cet accord n'est pas valide car il n'a pas été publié dans le Journal officiel kenyan et aurait dû être signé par le président démocratiquement élu d'Haïti, non par Ariel Henry. De plus, le gouvernement haïtien n'a pas fait de demande formelle au Kenya.
Pendant ce temps, lors du sommet du G7, le président kenyan William Ruto a remercié son homologue algérien Tebboune Amadjid pour le soutien financier de l'Algérie à la Mission Multinationale en Haïti. L'Algérie avait promis une aide de 100 000 dollars pour le déploiement de la mission. Le président kenyan a également salué le soutien de la France à la Mission Multinationale.
Il y a environ une semaine, William Ruto avait promis d'envoyer cette force dans les deux semaines suivantes, mais depuis, les autorités haïtiennes sont restées silencieuses. On peut se demander si l'on se dirige vers un "lago kache".
Yves Paul LEANDRE
Comments