Haïti : Massacre de Pont Sondé, plus de cent personnes tuées, la FKL se demande à qui la faute ?
- troforteddy
- 11 oct. 2024
- 2 min de lecture

Dans ce rapport sur l’événement sanglant survenu dans la nuit du 2 au 3 octobre 2024, la Fondasyon Je Klere (FJKL) relève au moins 100 morts au sein de la population civile de Pont-Sondé lors de cette tuerie perpétrée par la bande armée dénommée « Gran Grif », basée dans l’Artibonite.
Selon la FJKL, il est difficile d’établir un bilan exhaustif du massacre de Pont Sondé. L’évaluation la plus réaliste fait état de plus de quatre-vingt-dix (90) personnes tuées ou une centaine si on ajoute les personnes tuées à Kafou Kado avant le massacre. Plus de deux cents blessés sont recensés au niveau de quatre centres hospitaliers et au niveau des centres de déplacés.
« Le massacre de Pont Sondé démontre à quel point le droit à la vie est banalisé en Haïti », soutient l’organisme de droits humains. Il précise que les efforts de la société civile organisée du département pour éviter le massacre n’ont pas trouvé de réponses satisfaisantes au niveau de l’appareil de l’État.
« Ce massacre aurait pu être évité si un seul char blindé était posté à Pont Sondé et si la corruption dans la gestion de l’argent du service de renseignement n’était pas la règle », lit-on dans ce rapport.
Pour un tel massacre qui a coûté la vie à plus d’une centaine de personnes, aucun responsable de l’État n’a assumé la faute. Ni le ministre de l’Intérieur, ni le ministre de la Justice, ni le Directeur Général de la Police ne se sont senti coupables. Aucun n’a offert leur démission à la nation. Les groupes de résistance armée ne peuvent se substituer à l’État pour la question de la sécurité publique. Elles peuvent même se révéler un facteur aggravant.
La Fondasyon Je Klere (FJKL) recommande d’identifier, de rechercher et de procéder à l’arrestation de tous les massacreurs et de les traduire par devant la justice pour qu’ils soient sanctionnés conformément à la loi. L’institution de droits humains propose aussi de renforcer les Forces Armées d'Haïti par le recrutement massif et la formation intensive de milliers de jeunes soldats afin de mettre fin à la corruption dans la gestion des fonds destinés au service d’intelligence.
FJKL croit qu’il est important d’organiser et de renforcer le service d’intelligence nationale ainsi que la capacité sanitaire du département de l’Artibonite à travers ses hôpitaux. Fondasyon Je Klere insiste sur le désarmement des gangs et toutes les bandes armées sans omettre d’apporter le support nécessaire aux victimes, aux déplacés internes pour la reprise de leurs activités dans des conditions sécurisées.
Godson Lubrun
HPN
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