Haïti-Lutte antigang : Quand Washington ignore l’armée d’Haïti

Le choix des « invités » à la remise de nouveaux matériels aux forces de l’ordre engagées dans la lutte contre les gangs en Haïti avait laissé peu de place pour le doute. Le président du CPT, Leslie Voltaire, accompagné du directeur général a.i de la police Rameau Normil et du commandant de la mission multinationale, aux côtés de l’ambassadeur américain Dennis Hankins, pour recevoir ces matériels.

Aucune référence n’a été faite à l’armée d’Haïti qui, selon plus d’un, joue un rôle important dans cette lutte.

Dans une note, l’ambassade des Etats-Unis a pris le soin de ne pas évoquer les FAd’H. Nous y lisons : « l'ambassadeur Dennis B. Hankins s'est joint au président du Conseil présidentiel de transition (CPT), Leslie Voltaire, au directeur de la Police nationale d’Haïti (PNH), Rameau Normil, et au commandant de la force de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), Godfrey Otunge, au quartier général de la PNH pour annoncer la livraison d'équipements essentiels supplémentaires offerts par le Bureau des affaires internationales de stupéfiants et d'application de la loi (INL) du Département d'État ».

Le communiqué ajoute qu’en plus des équipements livrés aujourd'hui, l'INL a fourni d'autres outils d'application de la loi pour aider la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) qui travaille en coordination avec la PNH en vue de continuer à lutter contre les gangs criminels.

Selon l’ambassade américaine, ces nouveaux équipements comprennent des véhicules blindés de transport de personnes, divers types de chargeurs, des armes, des munitions, des engins lourds et d'autres matériels.

« Une PNH et une MMAS bien équipées sont essentielles pour poursuivre la lutte contre les gangs qui visent à déstabiliser le pays et à nourrir leurs propres intérêts égoïstes et criminels aux dépens de leurs concitoyens haïtiens ».

Les États-Unis se disent « déterminés à soutenir le peuple haïtien dans l'instauration d'une stabilité susceptible de déboucher sur une solution politique dirigée par les Haïtiens à travers des élections libres et équitables ».

Mais un tel engagement ne devrait-il pas se manifester également envers l’armée ? et si les soldats ainsi que le Haut Etat-Major des Forces Armées d’Haïti se sentaient lésés, ignorés, incompris, voire écartés ? qu’en en seraient les conséquences au niveau des différents fronts où ils sont engagés aux côtés des policiers et des membres de la MMAS ?

DO/HPN