Le ministre Nesmy Manigat et des partenaires du système éducatif, ont fait le point, ce vendredi 16 décembre 2022, en conférence de presse dans un hôtel à Pétion-Ville, autour de l’année scolaire 2022-2023, dont la rentrée officielle fixée au 5 septembre, a été reportée au 3 octobre par le ministère, mais qui a finalement démarré en novembre dernier, a constaté Haiti Press Network.
Le droit à l’éducation et la poursuite des activités scolaires pour l’année académique 2022-2023, suite à une campagne menée par le MENFP et ses partenaires en ce sens, était au centre de cette rencontre avec la presse, dont l’objectif principal a été de scruter ensemble comment parvenir à un véritable faisceau, afin de garantir ce droit fondamental.
« L’année 2022 s’apprête à se terminer avec plus de 70 % des portes d’écoles ouvertes. Le ministère n’est pas satisfait. Cependant, nous encourageons cette reprise progressive des activités scolaires sur l’ensemble du territoire national », a déclaré le ministre Nesmy Manigat, tout en passant en revue les problèmes, notamment les troubles politiques, la rareté de l’essence et autres ayant affecté la rentrée des classes, comme il se devait, au mois de septembre dernier.
Le ministre de Manigat a également souligné un ensemble d’efforts entrepris durant l’année académique 2021-2022, visant non seulement à faciliter la reprise des activités scolaires dans les zones touchées par la violence, mais aussi pour compenser les déficits d’apprentissage des apprenants de ces zones affectées.
Le titulaire du ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle, en a profité pour saluer d’une part, les partenaires, les acteurs impliqués dans le secteur et les encourager d’autre part, à continuer le travail, a-t-il dit, de mobilisation en faveur du respect du droit à l’éducation.
Le ministre Manigat dit espérer qu’en janvier prochain, la totalité des enfants puissent reprendre à l’échelle nationale, le chemin de l’école.
Par ailleurs, le premier responsable de l’Éducation nationale a annoncé la publication tantôt, du calendrier remanié de l’année académique 2022-2023 qui, a-t-il indiqué, tend vers un nombre de jours de classe respectant le standard international, aux fins d’avoir des examens crédibles non seulement au niveau national mais aussi à l’échelle internationale.
En outre, dans le cadre de la transformation du système, le ministre Manigat a annoncé, pour la semaine prochaine, l’installation de plusieurs commissions, dont la Commission nationale scientifique du curriculum visant à encadrer les efforts déjà entrepris par le MENFP.
Il a aussi informé, toujours dans le cadre de la transformation du système éducatif, à travers une Commission déjà mise en place à cette fin, à partir du lundi 19 décembre 2022, les livres scolaires uniques en créole de la 1ère année fondamentale, seront distribués à tous les enseignants. La suite de la distribution aux élèves concernés eux-mêmes se fera en janvier prochain, a-t-il annoncé.
Dans le souci d’assurer la formation continue pour un meilleur système éducatif basé sur la qualité, des séances de formation ont été organisées en 2022 dans six départements (Nord, Nord-Est, Nord-Ouest, Nippes, Sud, Grand’Anse), à l’intention d’environ 1 350 enseignants à travers le territoire, a-t-il fait savoir.
Toutefois, tout n’est pas fini. D’autres efforts seront conjugués dans le cadre des activités normales relatives à la formation. C’est ainsi qu’il est prévu une semaine au mois de février consacrée aux enseignants, afin que ces derniers puissent entrer dans un processus de développement professionnel, a indiqué le ministre Manigat.
« L’école ne doit pas s'arreter. Elle doit recommencer le plus tôt possible au mois de janvier, en vue d’avoir une année scolaire remplissant sa promesse. Nous encourageons tous les acteurs concernés qui, déjà, ne ménagent pas leurs efforts à cet effet », a conclu le ministre Nesmy Manigat, plaidant au passage pour la préservation de l’école comme étant le dernier rempart de la société.
Plaidoyer pour le droit à l’éducation
Plusieurs personnalistés presentes autour de la table de conférence ont fait un véritable plaidoyer pour le droit à l’éducation notamment Mme Marie Marguerite Clairié, présidente de l’Association d’écoles privées ; Jean-Luc Tondreau, Administrateur national au niveau de l’UNESCO, Mme Narco Ossaka, responsable de programme au niveau de l’UNICEF en Haïti ; M. Crisson Saint-Fort, Secrétaire exécutif de la Fédération nationale des écoles protestantes et représentant du Consortium des organisations du secteur privé de l’éducation en Haïti (COSPEH) ; M. Léo Lutolu, Secrétaire général de l’Union des parents d’élèves progressistes d’Haïti (UPEPH) et le syndicaliste Macely Dorcély, Secrétaire général du Réseau des enseignants haïtiens (REH). Ces partenaires ont, lors de leur intervention à tour de rôle, mis l’accent sur la nécessité pour tout un chacun de respecter le droit à l’éducation dans la société quelles que soient les circonstances.
D’après Mme Marie Marguerite Clairié, l’éducation qui doit assurer la cohésion sociale est aussi importante que manger et boire au quotidien. Aussi a-t-elle plaidé contre l’injustice sociale dans le système éducatif aux fins d’avoir une école qui forme des citoyens pour Haïti d’abord.
« Je veux lancer mon cri du cœur pour que les politiques publiques et le MENFP encadrent les écoles pour empêcher la migration de nos enfants, cette perte de cerveaux, afin que l’éducation devienne celle faite pour Haïti », a plaidé Mme Clairié à l’instar d’autres intervenants de la table, laquelle dit avoir rêvé de cette éducation de qualité, standardisée, plus juste, plus équitable, plus inclusive, ce, pour une meilleure cohésion sociale.
Alix Laroche
HPN
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