Depuis l'installation du CPT et du gouvernement, aucun signe à ce jour ne démontre une réelle volonté de parvenir à une solution contre l'insécurité grandissante. Au contraire, les gangs armés gagnent du terrain, malgré la présence des agents de la Police Nationale, des FAD'H, et des 400 policiers kényans présents sur le sol national. Ce constat triste et alarmant désole les partis politiques, les organisations de la société civile, et même d'anciens dignitaires du pays, comme l'ancien Ambassadeur Edmond Bocchit, ancien ministre des Affaires étrangères et des Cultes.
Dans une note publiée sur son compte X, il se dit attristé de constater que, malgré les efforts d'Haïti et de la communauté internationale, Haïti, son pays, est encore loin de connaître la paix et la stabilité politique, conditions essentielles pour engendrer le développement économique et la création de richesse.
Le diplomate haïtien déclare que les États-Unis d'Amérique et l'Équateur, deux pays qui pilotent le dossier d’Haïti au Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies, doivent envisager, de concert avec le Gouvernement Haïtien, une approche pour accélérer le déploiement de la Mission Multinationale d'Appui à la Sécurité (MMAS).
Ni Haïti, ni la communauté internationale ne peuvent tolérer la lenteur dans la mise en œuvre de la MMAS, affirme Edmond Bocchit. Dans cette note, le diplomate haïtien relève que le nouveau gouvernement est incapable de rétablir l'autorité de l'État, tandis que les groupes armés deviennent plus puissants malgré la présence en Haïti de 400 policiers kényans constituant l'embryon de la MMAS.
"Nous n'avons pas le luxe de faire l'expérience d'une énième transition qui ne contribue pas à la transformation durable d'Haïti", a indiqué le diplomate.
Le paragraphe 19 de la résolution 2699, adoptée le 2 octobre 2023 par le Conseil de sécurité, note que la MMAS pourrait se métamorphoser en une mission de maintien de la paix, a rappelé l'ancien chef de la diplomatie haïtienne.
Haïti doit manœuvrer sur le plan diplomatique pour inciter les cinq membres permanents du Conseil de sécurité à autoriser la transformation de la MMAS en une mission onusienne de maintien de la paix.
Cette note, publiée le 12 août 2024, jour international de la jeunesse, a été l'occasion pour l'ancien haut fonctionnaire de l'État de demander ouvertement aux dirigeants d'agir de façon pragmatique pour construire un avenir meilleur pour les jeunes du pays.
"Haïti est majoritairement composé de jeunes. Nous leur devons un avenir meilleur en restaurant la sécurité et l'espoir pour tous. La bonne volonté de la communauté internationale est requise pour y parvenir. Haïti nécessite l'appui de la communauté internationale."
Ses forces armées et sa Police nationale, malgré leur dévouement, ont besoin d'un soutien fort pour rétablir la sécurité. Ceci peut se concrétiser par la mise en place d'une mission de maintien de la paix, conclut Edmond Bocchit. Sinon, Haïti s'écroulera et ne pourra plus tenir.
Yves Paul LEANDRE
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