Malgré l'ordonnance du juge Walther Wesser Voltaire, chargé de l'enquête sur l'assassinat du président et ayant inculpé une cinquantaine de personnes en février dernier, le Parquet de Port-au-Prince hésite encore à rendre son réquisitoire définitif. Ni le Conseil présidentiel de transition (CPT), ni le gouvernement de Garry Conille n'ont insisté pour que le dossier avance. Les autorités se montrent perplexes dans ce dossier. À part les États-Unis qui ont fait une démonstration de force en jugeant certains individus impliqués, la justice haïtienne prend tout son temps pour réviser l'ordonnance de 122 pages.
Ce 7 août 2024 marque le 37e mois de commémoration de l'assassinat de Jovenel Moïse, survenu le 7 juillet 2021, soit sept mois avant la fin de son mandat. Le groupe AMIJOMO, formé par d'anciens ministres et proches du président, continue de lutter pour que justice soit rendue. À travers des commémorations et des appels à l’action, AMIJOMO, dans une note publiée sur les réseaux sociaux et dont une copie a été acheminée à HPN, déclare que cet événement tragique s'inscrit dans une longue histoire de luttes et de révoltes en Haïti, remontant aux soulèvements contre l'esclavage et la colonisation, notamment la cérémonie du Bois Caïman en août 1791.
AMIJOMO souligne la complicité de certaines élites locales et de puissances étrangères dans ce crime, rappelant que des figures historiques haïtiennes ont également été victimes de violences similaires.
L'appel à la justice pour Jovenel Moïse est clair, dénonçant les conséquences pour les familles impliquées dans son meurtre, désormais perçues comme une honte. Le groupe conclut en citant un verset du livre de Matthieu dans la Bible : « Qui tue par l'épée, périra par l'épée. »
37 mois après, le dossier de Jovenel Moïse reste gênant tant pour le pouvoir de la Transition que pour le gouvernement, qui n'accorde toujours pas une priorité à cette affaire.
Yves Paul LEANDRE-HPN
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